Le nouveau spectacle de l’humoriste camerounais a fait salle comble, vendredi et samedi dernier à l’Institut français, antenne de Douala.
«L’un des éléments qui nous rappelle qu’on est tous des citoyens lambdas, c’est la mort. Manipule ton téléphone maman, tu vas mourir. On va tous mourir. Même vous là-bas en haut, peut-être que c’est par vous que ça va commencer… La vie va t’enseigner». Un extrait du one man show d’Ulrich Takam qui a arraché des fous rires dans la salle de l’Institut français du Cameroun, antenne de Douala, le samedi 19 novembre 2022.
Comme au spectacle de la veille, la salle a fait le plein. D’aucuns ont été contraints de rebrousser chemin, plus de place assise n’étant disponible. Une situation qui peut arriver à tout le monde, peu importe la classe sociale. Nous sommes tous des humains, à la fin. Et la pièce d’Ulrich Takam a su capter l’essentiel de ces scènes de vie, qui font de nous des «Citoyens lambdas».
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L’effritement du mythe d’une star devant la police, notamment la récente arrestation, telle une personne incognito, de l’artiste Blanche Bailly; les coupures abusives d’électricité qui plongent dans la pénombre, non seulement les quartiers populeux, mais dorénavant les quartiers huppés ; l’indigestion chez un ministre ou un pauvre…autant de réalités que partage le commun des mortels, et justifient ce statut universel de citoyen lambda.
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Le spectacle est frais, léger et ô combien hilarant. Tout est bien construit, bien structuré. Ce qui passe pour une improvisation transpire un travail d’écriture en amont. Aucun hasard ne filtre, même quand il parle de la non convocation de Michael Ngadeu pour le Mondial qatari. Takam passe tout en dérision, même son physique ou son accent, ses cheveux crépus. Le public est mort de rire. Pour davantage communier avec ses fans, l’humoriste fait le tour de la salle, prend des selfies avec eux, le tout entre vannes et anecdotes.
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Construire un spectacle sur des thèmes à l’apparence banale, et en faire rire, c’est plus que de l’art. C’est de l’acharnement dans le travail. Un mérite qui revient également au metteur en scène, Richard Onanena. Qui nous apprend d’ailleurs que ce nouveau spectacle, à l’accès libre, est le fruit de la résidence de travail de création de quatre jours, à l’IFC. «A travers ce spectacle, je veux rappeler à tout le monde que devant la loi, la mort…nous sommes tous égaux», précise Ulrich Takam. Les jeux de lumière gagneraient à être plus riches.
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De pièce en pièce, Takam inscrit son nom en lettre d’or dans les annales des stand-uppeurs camerounais. Osera-t-il sortir de sa zone de confort pour attaquer des thèmes engagés ? Question. En attendant, le fils de Penka-Michel prépare déjà sa tournée européenne de juin 2023.
Valgadine TONGA