Selon la direction du CHUY, le bébé Noah Bikele est mort quelques jours après son admission dans l’institut. De son côté, la famille crie au vol.
«Je veux mon bébé. Rendez-moi mon bébé». C’est le cri de douleur de Thérèse Noah Bikele. Elle dénonce le vol de son bébé au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (CHUY). L’affaire remonte au mois de juin 2017. Ce jeudi 21 septembre 2017, sur les antennes de la radio Magic Fm à Yaoundé, elle a refait le film du drame qui secoue sa famille. L’histoire commence le vendredi 23 juin 2017, jour où elle met au monde un bébé prématuré. Les parents l’appelleront Noah Bikele. Le 28 juin 2017, Thérèse Noah apprend la mort de son bébé. Sauf qu’elle n’y croit pas. «J’ai accouché le vendredi 23 juin 2017. C’est ce vendredi qu’on a pris mon bébé. Le jour qu’on m’annonce le décès du bébé, j’étais sortie chercher des médicaments. On m’appelle de toute urgence. On m’annonce que le bébé est mort et qu’il a déjà été gardé à la morgue. Je demande à voir le corps du bébé mais l’hôpital refuse. J’ai introduit des demandes auprès du directeur de l’hôpital, sans réponse.»
Thérèse Noah Bikélé sous le choc.
La famille va déposer une plainte à la Police judiciaire. Hier, mercredi 20 septembre 2017, la Police judiciaire et la famille sont descendues à l’hôpital pour l’identification du corps. «Quand j’ai vu le petit machin qu’on a posé sur la table j’ai eu la chair de poule. Le corps qu’on nous montrait n’était pas mon bébé. Je suis dépassée. Je n’ai pas pu supporter le choc. Je suis sortie. L’enquêteur a essayé de me calmer en me disant qu’on fera les tests d’Adn. Je ne reconnais pas ce bébé. Je ne sais pas où ils sont allés le voler mais ce n’est pas le mien. Je n’ai même pas reconnu la serviette dans laquelle le bébé était emmailloté», martèle Thérèse. Qui pense d’ailleurs que le système a été bien huilé. «Quelque chose m’a surpris. Quand on met un corps à la morgue on remplit un registre. On devait regarder si parmi les corps enregistrés le 28 juin, -jour où le corps a été posé à la morgue- il y avait celui du bébé Noah. Cela n’a pas été fait. On nous a seulement présenté un corps. A ce niveau, la police n’a pas fait son travail. La police est complice.»
Dans un communiqué signé ce jeudi 21 septembre, le Directeur général du CHUY dédouane son institution et charge les parents. D’un, le Dg Arthur Essomba laisse croire que le bébé n’est pas né dans son centre : «Le bébé Noah Bikele, grand prématuré est arrivé au CHUY le 23 juin 2017 quelques heures après sa naissance. Ses parents ont été portés disparus après son admission au pavillon de Néonatologie.» Le communiqué indique que les examens, les médicaments ont été réalisés sans le versement d’aucun frais. «Ledit bébé décède le 28 juin 2017, soit cinq jours plus tard et est mis à la morgue du CHUY en l’absence de présence parentale. Les parents, saisis par téléphone se sont finalement rendus au CHUY quelques jours plus tard. Il leur a été signifié de payer les frais d’hospitalisation et de morgue afin d’entrer en possession du corps. Lesdits parents seraient repartis sans répondre à notre sollicitation.» Thérèse Noah Bikele soutient que ce sont des déclarations mensongères. «J’ai toutes les factures des examens qui m’avaient été prescrits par la suite. Mon mari payait tout. Je ne sais pas pourquoi ils peuvent dire que nous avons abandonnés le corps. C’est des mensonges.» Au niveau de la PJ, il est question de faire les tests d’ADN des parents et du cadavre.
Valgadine TONGA