C’est l’essentiel de l’information qui ressort de la séance de restitution des travaux qu’ont organisé les membres du réseau des journalistes pour la mise en application du plan d’action de Maputo (Jnmap) le 02 novembre dernier à Yaoundé.
C’est dans la prestigieuse salle de conférence de l’Ong, Femme, santé et développement (Fesade) que la présidente du Jnmap -par ailleurs journaliste à Mutations- Adrienne Engolo, a présidé cette séance aux côtés de ses membres et des responsables du Fesade. L’importance de la rencontre, invite le coordonnateur exécutif de l’Ong à saluer la collaboration entre Fesade et Jnmap qui est une relation de longue date. Surtout que malgré le changement démographique, Fesade reste toujours attaché au programme de Planification familiale (Pf) pour le bien être de la société civile. Selon une étude conjointement menée par cette institution privée et le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa), 782 femmes décèdent sur 100 milles accouchements. A en croire la présidente du Jnmap, les causes de ces décès sont entre autres : les hémorragies, l’éclampsie, l’anémie, le paludisme, le Vih etc. Et ce qui favorise ces maladies sont les grossesses précoces (chez celles qui accouchent avant l’âge de 18 ans), et les grossesses tardives (pour celles qui accouchent après l’âge de 35 ans). De même, à cause de la pauvreté, les femmes ne font pas les huit visites médicales recommandées.
Contraceptifs modernes
C’est donc pour résoudre ces problèmes qu’il a été adopté, lors d’un sommet organisé en Grande Bretagne en 1998 et réactualisé en 2014, la mise en application de la Planification familiale. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la Pf n’est pas toujours une limitation des naissances. L’objectif était de donner la possibilité à 120 millions de femmes supplémentaires pour utiliser la Pf d’ici 2020. Pour ce faire, elles devraient utiliser des contraceptifs modernes. Notamment l’usage des préservatifs masculins ou féminins pendant les rapports sexuels, les antis contraceptifs et même Sayana press récemment conseillé par l’Unfpa, qui est un contraceptif injectable sous-cutané d’hormone progestative qui s’administre en une prise. Pour que l’adoption de la Pf soit effective, chaque pays ayant pris part à ce sommet de Londres, avait pris un certain nombre d’engagement en 2014. Le gouvernement du Cameroun par exemple, avait pris des engagements politiques, financiers et ceux concernant le programme et les prestations de services.
Sécurité contraceptive
S’agissant du premier, il s’est engagé à veiller à la mobilisation de la ligne budgétaire pour l’achat effectif de contraceptifs, à établir un mécanisme de subvention des services de planification familiale visant les utilisateurs les plus vulnérables, en particulier les adolescents, les jeunes et les femmes handicapées, et à renforcer l’engagement multisectoriel envers la planification familiale. Pour le deuxième, le gouvernement camerounais s’est engagé à plaidoyer activement pour augmenter les budgets alloués par l’Etat à la santé reproductive et à la planification familiale de 5% par an pour chacun jusqu’en 2020. Et enfin à assurer la sécurité contraceptive pour éviter les ruptures de stock, à proposer la gamme complète de contraceptifs en veillant à la qualité des services, notamment le conseil en planification familiale, la formation et la supervision des agents de santé. Malgré tous ces engagements pris par le gouvernement camerounais, 21% de femmes seulement ont accès à la Pf. Et pourtant « ils avaient prévue d’atteindre 900 000 femmes en 2020. Aujourd’hui, on a seulement 4998 », a précisé Adrienne Engolo. Il ne reste plus qu’un an, il y a alors lieu de s’inquiéter sur l’atteinte de ces objectifs car même si ces contraceptifs sont disponibles, il y a encore un sérieux problème de sensibilisation de la population et de leur distribution qui se pose.
D.D. avec Le Messager