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AccueilRodric Xavier Djamo : «Les tortues marines font partie du patrimoine culturel»

Rodric Xavier Djamo : «Les tortues marines font partie du patrimoine culturel»

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Il est le coordonnateur du projet  à Tube Awu spécialisé dans la protection des tortues marines à Ebundje, village côtier situé entre Kribi et Campo. Rodric Xavier Djamo est un des acteurs de l’exposition photos sur la protection de biodiversité dont le vernissage a eu lieu le lundi 6 mai à l’Institut Français à Douala. Dans cet entretien, il revient sur la nécessité de protéger les tortues marines.

Rodric Xavier Djamo est un des acteurs de l’exposition photos sur la protection de biodiversité dont le vernissage a eu lieu le lundi 6 mai à l’Institut Français à Douala. Dans cet entretien, il revient sur la nécessité de protéger les tortues marines. «Le village Ebundje, aujourd’hui,  grâce à la protection des tortues, est devenu un lieu privilégié pour l’écotourisme au Cameroun. Les gens y viennent pour voir les tortues marines. Il faut les

Quelle est la situation des tortues marines sur nos côtes aujourd’hui ?

La situation est assez alarmante. Et à l’allure où vont les choses, elle ne peut qu’être drastique et chaotique si rien n’est fait.

Votre Ong est spécialisée sur la protection des tortues marines. Pourquoi les tortues ?

De toutes les espèces marines vulnérables, les tortues sont les plus touchées à tous les stades de  vie de leur développement : de la phase d’incubation à la croissance ou celle de reproduction. Que ce soit pour leurs œufs, leur chair que pour leur carapace recherchée comme objet d’art. En plus, elles ont des cycles de vie très compliqué. Et si on ajoute à cela les menaces qui pèsent sur elles, on y trouve que des raisons pour les protéger.

Votre travail est basé sur la sensibilisation. Comment opérez-vous ?

La sensibilisation est la base de notre action. Elle était axée sur les pêcheurs, les communautés et les riverains. Bien que nous travaillions avec ces derniers, nous avons essuyé beaucoup d’échecs. Non seulement, ils n’avaient pas l’information assez tôt et une bonne base mais aussi les habitudes ont la peau dure. Ils n’arrêtaient pas, malgré la sensibilisation de faire de ses animaux leur proie. Nous nous sommes rabattus sur les plus petits pour les inculquer les valeurs et la culture environnementaliste très tôt, afin qu’arrivés à l’âge adulte, ils aient ce souci et cet amour pour la nature.

Avez-vous l’impression que contrairement aux adultes, le message passe plus facilement chez les plus petits ?

Certainement. Nous commençons à récolter les fruits de ce travail. Il y a des jeunes aujourd’hui qui organisent le nettoyage de la plage et de leur village. Ceux qui ont déjà le réflexe d’alerter notre structure quand ils aperçoivent une tortue sur la plage. C’est vrai que la sensibilisation est un très long processus qui va grandissant, mais les résultats obtenus en si peu de temps nous laissent croire à un avenir meilleur.

Quels sont vos rapports avec les braconniers ?

On ne dirait pas que nos rapports avec les braconniers sont conflictuels. Tout simplement,  parce que notre rôle en tant que organisation non gouvernementale de la société civile est uniquement la sensibilisation. Le droit à la répression revient à l’Etat. Tout ce que nous faisons à notre niveau est de discuter avec le braconnier pour le transformer. Ce dont nous sommes parvenus à faire pour certains d’entre eux qui sont passés de braconniers en grands conservateurs. Parfois, il faut se mettre à leur place pour comprendre leur agissement, et mettre à leur disposition ce dont ils ont besoin pour escompter l’effet inverse.

Qu’est-ce que nous gagnons finalement à protéger ces tortues marines ?

Le village Ebundje, aujourd’hui,  grâce à la protection des tortues, est devenu un lieu privilégié pour l’écotourisme au Cameroun. Les gens y viennent pour voir les tortues marines. Il faut les nourrir, les loger, les distraire. C’est une petite économie qui se met ainsi en place. Les tortues marines font partie du patrimoine culturel que nous sommes contents d’avoir. C’est pourquoi, il est urgent de les protéger pour qu’on ne parle pas d’elles au passé comme les dinosaures. Elles ont un rôle important sur l’équilibre de l’écosystème marin. Elles contribuent à réguler le nombre de méduses, des espèces marines qu’on retrouve dans la mer mais qui ont eux un impact négatif sur l’activité des pêcheurs. Beaucoup de tortues, moins de méduses. Moins de méduses, c’est beaucoup de poissons pour le bonheur des pêcheurs et des villageois.

Entretien avec Félix ÉPEE

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