Face au covid-19, présenté comme la vedette du retour des écoliers sur les bancs après une longue et éprouvante période de confinement, la communauté éducative use de tous les stratagèmes pour éviter que la contamination, qui a selon les experts atteint une phase communautaire, ne soit possible avec la reprise des cours.
Ils sont sortis par centaines pour reprendre le chemin de l’école ce lundi 1er juin 2020. Cartables, classeurs ou sacs au dos, élèves du primaire, du secondaire et même étudiants de l’enseignement supérieur ont bravé l’insoutenable psychose liée au danger que représente la pandémie, la folie des statistiques et toutes les prévisions macabres imputées à cette rentrée scolaire, pour retourner sur les bancs et boucler l’année tel que annoncé par le gouvernement. Bien loin des sirènes alarmistes des syndicats des enseignants, l’hymne de la contamination communautaire chanté par certains épidémiologistes, les parents ont choisi l’éducation de leur progéniture plutôt que de militer pour une année blanche au motif qu’ils préservent la santé et la sécurité de leurs rejetons.
Ecoles, lycées, collèges et universités ont rouvert les portes pour accueillir les « mendiants du savoir », déterminés à boucler le calendrier avec les enseignants qui n’ont pas boudé l’appel au devoir d’instruire ceux qui feront le Cameroun de demain. Cache-nez, gel hydro-alcoolique à la main, ils sont tous passé au thermoflash avant de regagner l’enceinte de leur établissement respectif.
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Kits sanitaires
A Yaoundé, à Douala, à Bafoussam, à Bertoua, à Maroua, Garoua, Bamenda et toutes les autres villes du pays, la rentrée du troisième trimestre a été effective pour dire le moins. Les cours ont repris et les yeux sont désormais rivés vers les examens officiels. Afin de réduire les risques de propagation du virus en milieu éducatif, l’Etat a sorti l’artillerie lourde. «Les mesures prises ou envisagées pour assurer un retour serein des élèves et étudiants dans les campus scolaires et universitaires. C’est ainsi que la propreté et la désinfection des établissements ont été engagés et vont s’intensifier avec l’appui des services spécialisés du ministère de la Santé publique», annonçait déjà Joseph Dion Ngute, Premier ministre. «En outre, à la diligence du ministère de la Recherche scientifique, des masques de protection et des gels hydro-alcooliques ont été produits localement et mis à la disposition des administrations du secteur éducatif. D’autres kits sanitaires ont été distribués aux établissements à la faveur du don spécial du Chef de l’État», précisait le Chef du Gouvernement, s’appuyant sur les assurances données par les ministres en charge du secteur éducatif.
8934 personnes guéries
Côté statistiques, sur les 55 premiers jours de la fièvre pneumonique, le pays a enregistré 1731 cas de contamination. Mais, une fois les mesures d’assouplissement prises, le nombre de cas est reparti à la hausse avec en 25 jours plus de 3000 cas. Mais revirement de situation, en trois jours, soit entre le 27 et 30 mai, le nombre de personnes guéries est passé à plus de 3500 pour plus de 5900 cas positifs. Pourtant au 30 avril, le pays comptait 1832 cas positifs contre 8934 personnes guéries pour 61 décès. Ces données ont été le déclencheur du maintien de la décision de faire retourner les enfants à l’école ce 1er juin. Mais au moment où le pays recense un essor du nombre de personnes guéries, la contamination communautaire se poursuit bien que les autorités parlent de maîtriser la situation.
Daniel NDING