Cette association a réitéré son appel samedi 31 août dernier à Douala et a invité plusieurs jeunes à s’impliquer davantage dans cette exhortation.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que de nombreux jeunes ont assisté ce samedi à Douala à la campagne de sensibilisation pour une participation plus accrue de la jeunesse aux élections au Cameroun. La «Journée d’action nationale Vote 18» est organisée par Network for Solidarity, Empowerment and Transformation for All (NewSeta), association spécialisée sur la promotion de la démocratie et l’autonomisation des jeunes. Ce rassemblement vise à ramener de 20 à 18 ans l’âge de vote, et de pousser les jeunes à beaucoup plus d’engagements aux questions politiques.
L’objectif, selon Caxton Seta Ateki, Directeur exécutif de l’association, est de toucher, à travers cette action, les députés qui ont le pouvoir de légiférer et le président de la République à qui il revient la décision de ratification des lois. L’article 2, alinéa 3 de la Constitution est dans le viseur. Il fixe l’âge de vote à 20 ans tandis que dans le Code pénal, 18 ans est l’âge de la majorité responsable à laquelle un jeune est jugé apte à répondre de ses actes. « A 18 ans, on n’est plus enfant. La convention internationale sur le droit de l’enfant le dit clairement», soutient Caxton Seta Ateki. Dans plusieurs pays en Afrique, apprend-t-on, le droit de vote est déjà passé à 18 ans.
Refuser d’être porteurs de sacs
D’autres voix s’élèveront pendant les échanges, pour condamner cette responsabilité à double vitesse attribuée par le législateur à la jeunesse camerounaise. «Il y a beaucoup de jeunes qui meurent à 18 ans pour défendre la nation. Si on peut leur donner l’occasion d’être recruter à cet âge dans l’armée, avec une si grande responsabilité, pourquoi pas celle de voter ?», s’interrogent-elles.
Invités pour partager leurs expériences, quelques jeunes dont la notoriété est déjà établie, se succèderont sur l’estrade. Achille Azemba, 5ème adjoint au maire de Douala 3ème tout en fustigeant leur côté amorphe, invitera les jeunes à plus de détermination. « Il faut oser, refuser d’être le porteurs de sacs et s’armer de beaucoup de patience». Espoir Matomba, quant à lui appellera les jeunes à prendre conscience de leur pouvoir et de s’en saisir. «Avec 75% de la population, la jeunesse c’est le pouvoir. Si et seulement si elle en est consciente. Ne laissez pas les autres prendre les décisions à votre place. Ils ne le feront pas en votre faveur», déclare le secrétaire général du Purs.
Remontant l’histoire, Marcous Mandeki de l’Afp soutient : «C’est l’atavisme lié à la colonisation qui empêchait à la masse de se cultiver politiquement». Mais ce cadre de l’Afp refuse de voir les jeunes porter les tares de leurs ancêtres. Il leur demande de prendre leur destin en main pour faire bousculer les lignes.
Organisée en ce jour de clôture des inscriptions sur les listes électorales, cette campagne visait également à inscrire les jeunes retardataires. Malheureusement, Elecam n’a pas répondu présent comme convenu. Ainsi que les autorités administratives pourtant conviées. Un dommage pour Philippe Nanga, coordonnateur de l’Ong d’Un Monde Avenir. Qui n’hésite pas de qualifier cette attitude des membres de l’organe en charge des élections de manque de sérieux.
Félix EPEE