C’est à minuit que le greffe du Conseil constitutionnel a cessé d’enregistrer les recours des candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, dont les dossiers ont été rejetés. Au total, 12 requêtes ont été déposées auprès de cette haute cour juridictionnelle compétente.
Le leader politique recalé qui détient le record des recours déposés ce jeudi, 9 août 2018 est Bertin Kissob. Le président national du Cameroon party for social justice(Cpsj) a formulé trois requêtes contre le rejet de son dossier de candidature et contre le décret présidentiel convoquant le corps électoral le 7 octobre 2018. Pour B. Kissob, Paul Biya est disqualifié pour «incompétence». Le 2ème leader politique recalé qui a, lui aussi, déposé un recours est Valentin Engono. Le président national de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation(Ucdi) a élaboré une requête, dont le motif est «l’excès de pouvoir de Paul Biya.»
Autre recours non des moindres, c’est celui de Olivier Bile. Le leader national de l’Union pour la fraternité et la prospérité(Ufp) conteste le rejet de son dossier de candidature pour défaut de versement de la caution de 30 millions de Fcfa. Le foyiste se dit, d’ores et déjà, prêt à payer ce montant du cautionnement. L’on se souvient, dans la nuit du 20 juillet 2018, que O. Bile s’est plaint de la fermeture anticipée du service de la trésorerie générale à 19h alors qu’il y est arrivé à temps pour verser la somme de 30 millions de Fcfa. Est aussi concerné par cette contingence Rigobert Gaban Minada Aminou, qui affirme, cette fois-ci, être prêt, lui aussi, à souscrire au versement de ce montant du cautionnement. De plus, ce candidat indépendant s’oppose au rejet de son dossier de candidature pour n’avoir pas fait figurer, dans la besace des éléments de son dossier, la liste des 300 signatures, soit 30 par région. Un critère qui est, d’ailleurs, indispensable à l’accréditation de sa candidature indépendante.
Quant à Vincent Sosthene Fouda Essomba, le président national du Mouvement camerounais pour la social démocratie(Mcsd) récuse l’invalidation de son dossier de candidature pour défaut de cautionnement et absence du certificat d’imposition et de nationalité. Aboubakar a saisi, quant à lui, le greffe du Conseil constitutionnel parce que son dossier de candidature a été bloqué à la direction régionale des élections à Douala. C’est, en effet, ce démembrement qui est sur la sellette.
Dans le listing des recours déposés, il y a ce qu’il est convenu d’appeler les recours-insolite. Le premier de cette typologie de requêtes est formulé par Djomo et Koumi qui exigent, tous les deux, l’invalidation de la candidature de Paul Biya en raison de la mutation de son identité. Selon ces deux requérants, Paul Biya n’est pas Biya Paul. Autre recours-insolite, c’est celui de Geneviève Zeh Amvene. La candidate indépendante proteste contre le rejet de son dossier de candidature. Et pour cause: l’évangeliste native du Sud soutient qu’elle «est seule susceptible de diriger le Cameroun parce qu’elle a été investie d’une mission divine. Par conséquent, conclut Zeh Amvene, rejeter son dossier de candidature, c’est aller à l’encontre de Dieu et engager un combat contre Dieu.»
C’est ce vendredi, 10 août 2018 que le Conseil constitutionnel va se mettre au four et au moulin pour enclencher l’examen de ces recours durant 10 jours. En principe, dès le 21 août 2018, chaque requérant doit connaître l’issue du recours ou des recours dûment déposé au greffe du Conseil constitutionnel ce 9 août.
Serge Aimé BIKOI