Ces entreprises produisent à elles seules 36% de déchets plastiques polluants. C’est ce qui ressort des résultats d’un audit des marques mené sur les déchets plastiques par le Centre de recherche et d’éducation pour le développement dont les résultats ont été rendus public mercredi 27 mars 2024.
Nestlé, Source du pays, le groupe Sabc, Chococam, Hoka industries constituent le top cinq des entreprises les plus polluantes de Douala. C’est ce que révélé l’audit des marques mené sur les déchets des emballages plastiques à usage unique dans deux décharges publiques de la ville par le Centre de recherche et d’éducation pour le développement, (Crepd). L’étude menée dans les arrondissements de Douala 1er et Douala 2ème en 2023 révèle que ces entreprises produisent à elles seules 36% des déchets plastiques polluants, sur les 6209 unités de déchets plastiques de marques identifiables.
La restitution des résultats de cet audit a eu lieu mercredi 27 mars 2024 en l’absence des entreprises incriminées. « Nous avons porté nos résultats à l’attention de ces entreprises qui n’ont pas prêté une oreille attentive. On a demandé à avoir des séances de travail avec elles, elles n’ont jamais trouvé du temps. Ce n’est pas faute d’avoir tenté. Nous leur avons dit ce que nous faisons et les résultats que nous avons obtenus à travers des correspondances, mais elles ont toujours fait la sourde oreille », se défend Dr Gilbert Kuepouo, coordinateur du Crepd.
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En substance, il ressort de cette étude que les déchets plastiques sont très dangereux pour l’environnement et pour les êtres humains. « Les déchets plastiques durent et persistent dans l’environnement. Ils passent des centaines d’années avant de se dégrader. Les bouteilles Pet par exemple, passent environ 450 ans en mer avant de se dégrader en micro-plastique. Il ne disparait même pas. On peut dire que c’est un produit éternel », déplore le chercheur. Aussi contiennent-ils de nombreux produits chimiques néfastes pour la santé des êtres humains. « Il y a environ 148 produits qui sont connus pour être des produits très dangereux qui sont utilisés dans les emballages plastiques. Pendant l’exposé, on a vu les conséquences directs de ces produits sur la santé que sont, les maladies cardiovasculaires, les affections pulmonaires beaucoup plus important, la perte de la fertilité. Il est constaté qu’en Europe, d’ici 2050, si rien n’est fait, la fertilité va atteindre le point zéro », avertit Dr Gilbert Kuepouo.
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Comme alternative, selon le chercheur « la meilleure des choses c’est d’éviter les déchets plastiques. C’est un matériau très difficile à gérer de manière écologiquement rationnelle, surtout quand c’est à usage unique. Par exemple une bouteille d’eau, lorsque vous avez fini de l’utiliser, cela ne dure que 5 minutes. Après ces 5 minutes, cette bouteille va rester 450 ans dans l’environnement. La meilleure des choses c’est la prévention, ne pas les utiliser », suggère-t-il. Aussi prône –t-il un retour à la case départ. « Il faut revenir à la vie que nous avons eue avant les plastiques. Il y avait une vie avant les plastiques. On utilisait des verres, de l’aluminium, de la céramie, des emballages en fibre végétale pour contenir nos aliments. Il faut réduire les plastiques non nécessaires par exemple les plastiques à usage unique », conseille l’exposant. Non sans exhorter les pouvoirs publics à faire respecter la réglementation en la matière qui dit que ceux qui génèrent les déchets plastiques sont responsables de leur gestion écologique.
Blanchard BIHEL
