Le Français Pierre Hervé Mayack organise le samedi 8 novembre à Douala, un grand atelier sur les gestes de premiers secours. Un évènement en partenariat avec l’association des kinésithérapeutes du Cameroun. Une initiative qui lui tient à cœur, suite à des expériences traumatisantes vécues par ses parents. Dans cette interview, ce globetrotter, Camerounais d’origine, né en France, feuillette pour nous les pages difficiles de sa vie qui l’ont amenées sur le chemin du secourisme.
Vous êtes au Cameroun pour l’organisation d’un grand événement sur les gestes de premiers secours. De quoi s’agit-il exactement ?
Ayant travaillé dans des projets internationaux avec certains organismes onusiens à New-York, et ayant vécu une situation assez traumatisante concernant la santé de ma mère, j’ai eu une prise de conscience créer le mouvement « Les Gestes qui Sauvent » ( LGS), car la vie ne tient qu’a un fil, et à tout moment le Créateur peut nous rappeler. Mais en attendant cela, je crois fermement que chacun d’entre nous, avec la formation adéquate dispensée par des professionnels certifiés de la santé, peut sauver une vie. Effectivement, je suis au Cameroun, précisément dans la ville de Douala pour l’organisation d’un évènement sur les gestes des premiers secours en cas d’accidents ou de malaise.
Qu’est-ce qui vous motive à organiser ce séminaire ?
Pour la petite anecdote, il y a quelques temps, ma mère a fait un malaise en pleine rue, et ce malaise était susceptible de mettre un terme à sa vie. Fort heureusement, un jeune homme passait par là et lui a fait les gestes de premiers secours, ce qui a permis au SAMU et aux pompiers de venir à temps pour la prendre en charge et l’emmener dans un établissement hospitalier. L’intervention de ce jeune homme a sauvé la vie de ma mère. C’est de là qu’est venu le déclic. Pourtant, moi également j’ai cette formation de premiers secours, mais tant qu’une situation de mort ne s’approche pas de toi et de ta famille, tu ne pourras jamais réaliser l’importance de pouvoir agir rapidement pour sauver une vie. C’est quand une situation de mort ne s’approche de ta famille que tu réalises l’importance des gestes qui sauvent.
C’est un événement initié pour apprendre à tout un chacun les gestes de premiers secours en cas d’accidents ou de malaise. Personnellement, je suis mal à l’aise et attristé de voir sur les réseaux sociaux qu’en cas d’accidents, le premier réflexe de beaucoup est de sortir son téléphone, de filmer les personnes accidentées, souvent blessées et agonisantes, et les poster sur les réseaux sociaux. Où est la dignité humaine face à ce genre de comportement ? Certes, il y a des personnes qui essaient d’aider avec toute la bonne volonté et les moyens du bord, mais ça ne suffit pas souvent.
Il est impérieux, à mon sens d’apprendre à chacun Les Gestes qui Sauvent, le temps d’emmener les accidentés à l’hôpital pour une prise en charge par les professionnels de la santé. Loin de moi la pensée de venir avec une idée révolutionnaire, car je suis conscient que beau nombre de personnes ont déjà heureusement eu cette idée bien avant moi. Mais, je veux faire ma part à mon niveau car j’écoute mon cœur.
Vous avez utilisé l’expression « grand événement « , pour moi tout événement est grand dés lors qu’une seule personne est en mesure de sauver une vie, des vies.
L’atelier de formation du 8 novembre est gratuit. Est-ce à dire que vous êtes à l’abri des problèmes de financement ?
Pour cet évènement, je souhaiterai que toutes personnes qui veut apprendre les gestes qui sauvent des vies viennent à ce programme. Toutes les personnes qui ont à cœur d’aider autrui, de réduire la mortalité à leur niveau, à leur échelle, sont les bienvenues. L’atelier est gratuit pour la simple et bonne raison que je ne veux priver personne de l’opportunité de venir se former et apprendre à sauver des vies. Je suis conscient que la vie est dure en Afrique pour beaucoup, et mettre ce genre de programme avec une entrée payante, serait d’un point de vue moral, malséant, surtout pour une première édition. Ce programme est financé exclusivement sur fond propre car comme je vous l’ai dit, j’écoute mon cœur et je me dois d’aider mon peuple, à mon petit niveau.
Vous savez, même si seulement une personne vient assister à cette formation, et par la suite est en mesure de sauver des vies, je serai le plus heureux des hommes. Je tiens à préciser que je ne suis pas un objecteur de conscience, mais je suis un fils d’Afrique qui veut jouer son humble partition pour aider à sauver des vies! Car, rien n’est plus précieuse que la vie humaine. La nature nous enseigne, un petit feu de forêt peut embraser toute une forêt et créer un brasier. C’est mon souhait le plus cher à la suite de cet évènement, que des vocations dans le domaine du secourisme soit suscitées dans toutes les sphères de la société Camerounaise. Mais je réitère mes propos, moi, je fais ma part.
Pourquoi tout cet intérêt pour la kinésithérapie ?
Mon intérêt pour la Kinésithérapie vient du fait que mon père a été victime d’un AVC, et c’ est la Kinésithérapie qui a fait en sorte que son état de santé s’améliore significativement. Étant de nature très sceptique, j’ai vu les résultats du travail de ces professionnels de la santé dans la vie de mon père. J’ai décidé de mettre à contribution cette expertise, notamment celle de Monsieur Sylvio BINZOULI, qui est la tête d’affiche au niveau de l’expertise dans la Kinésithérapie, dans l’événement que j’organise.
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Je tiens à préciser qu’il est titulaire de la certification internationale World Physio, avec mention Très bien. C’est la référence mondiale en matière de physiothérapie et kinésithérapie. Vous voyez donc que je suis accompagné dans ce programme par un expert internationale, qui est également affilié à la CAF et à la FiFA, pour la médecine du sport. Par conséquent, je peux vous assurer qu’une équipe de professionnels extrêmement compétents dans leur domaine d’activité m’entoure. Chacun doit jouer sa partition.
Vous savez, je suis titulaire d’une attestation de formation des premiers secours, délivrée par le ministère de la Défense de la France et signée du Président de la Croix-Rouge Française. J’ ai travaillé dans plusieurs pays Africains ( Gabon, Tchad, Côte d’Ivoire, Kenya, Cameroun) dans le cadre de l’implémentation de projets humanitaires, et j’ai compris que nous, Africains, devons nous lever pour le développement de notre continent.
Après cet événement, what next ?
Cet événement du samedi 08 novembre 2025 n’est que la 1 ère édition d’une série d’évènements à venir, dans un premier temps sur toute l’étendue du territoire camerounais, et par la suite, sur tout le continent africain. Pour cette édition, j’invite les entreprises de la place, les différents organismes, les personnes physiques et morales en général, à nous accompagner d’un point de vue opérationnel et technico-financier, le cas échéant.
Je dirige une association en France qui promeut la Langue Française par l’alphabétisation des migrants et Les Gestes qui Sauvent. J’ envisage avec cette association de faire un trait d’union entre la France et le Cameroun et l’Afrique par extension, pour la venue d’experts Français afin d’aider également les populations locales dans le domaine des gestes des premiers secours. Je souhaite également organiser des formations dans les établissements scolaires et universitaires. Je peux vous assurer que je réaliserai cela grâce à Dieu.
Entretien avec Valgadine TONGA
