La prestation de serment du chef d’Etat camerounais, ce 6 novembre 2018, a été l’occasion pour l’homme des grandes opportunités, de présenter ses défis pour le prochain septennat. Le dénouement de la crise sécessionniste était au cœur de son discours.
C’était sans doute le sujet le plus attendu, du discours de Paul Biya : la question sécessionniste. Dans son speach de la prestation de serment devant le peuple camerounais et les diplomates étrangers -réunis au palais de l’Assemblée nationale à Yaoundé-, le chef de l’Etat a dressé son programme pour le septennat qui s’annonce. «Les grands défis qui nécessitent l’accès à l’émergence de notre économie que j’ai rappelé et les engagements que j’ai pris pour améliorer la qualité de la vie des Camerounais suppose en premier lieu que les conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas. L’objectif de l’émergence doit être érigé en grande cause nationale qui mobilise l’ensemble de nos concitoyens, enfin de faire du Cameroun», martèle l’homme du 6 novembre 1982.
Ce qui menace cette émergence pour l’heure, c’est bien les attaques des sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le successeur d’Amadou Ahidjo confesse que «des forces négatives ont cru pouvoir profiter des revendications d’ordre corporatives pour mettre en œuvre une sécession. Il va s’en dire que l’objectif des sécessionnistes porte atteinte à notre Constitution.» Et de poursuivre : «Je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un beau nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours. Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétence des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie.» La commission du bilinguisme et du multiculturalisme continuera son boulot. «Ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale.»
En relevant ces menaces sécessionnistes qui ont empêché des Camerounais d’accomplir leur devoir de vote le 7 octobre, le chef de l’Etat promet le rétablissement de la paix. «A ces entrepreneurs de guerre qui mettent à mal notre unité nationale et qui prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont lancés dans une aventure sans lendemain. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple camerounais tout entier, et persuadé qu’il existe une issue je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant.» Vivement le retour à la paix donc. On se souvient que les séparatistes ont enlevé plus de quatre vingt élèves, hier lundi dans la ville de Bamenda.
Valgadine TONGA