Dans un communiqué signé hier dimanche 22 août 2021, le vice-président du Mouvement Act-Agir estime que cette mesure évitera tout dérapage et permettra de consacrer un ultime hommage à la dimension de l’homme politique et du brillant économiste qu’a été l’illustre défunt.
Kamto ? Non merci ! Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) n’est pas le bienvenu aux obsèques de Christian Penda Ekoka, décédé le 8 août 2021 au Princess Margaret Cancer Center, dans la ville de Toronto, au Canada. Floqué de la mention « indésirable », le leader de l’opposition tout comme tous ses camarades et militants, sont interdits d’ultime adieu au Coordonnateur de la plate-forme Agir-Act dont l’inhumation est prévue le 28 août 2021 dans la stricte intimité familiale.
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A en croire le Pr Yap Boum II, l’ancien allié de Maurice Kamto aux élections présidentielles d’octobre 2018 a tiré sa révérence dans un concert d’insultes, de propos ignominieux et d’humiliation injustifiée dont il serait judicieux d’en faire fi. Surtout en ces moments particulièrement douloureux pour la famille, l’ensemble du mouvement Agir ainsi que pour les centaines de milliers de sympathisants pour qui Penda Ekoka « symbolisait l’espoir d’un Cameroun différent qui offre à chaque citoyen un avenir radieux ou au minimum l’espoir d’une vie meilleure », écrit le Vice-président d’Agir-Act dans un communiqué devenu viral sur la toile.
Cabale abjecte
Prenant d’entrée l’opinion publique à témoin, l’homme rappelle que les derniers moments de vie de l’ancien élève du Collège Libermann de Douala ont été marqués par une « cabale extrêmement violente, malsaine et injuste orchestrée par des membres et sympathisants de son allié politique ». Cet épisode, poursuit-il, « a profondément meurtri CPE (Christian Penda Ekoka, Ndlr) qui s’est étonné du silence de cet allier. Prenant acte de cette situation, le mouvement Agir-Act, en parfaite solidarité avec la famille de notre regretté président, prie les auteurs et acteurs de cette cabale abjecte, au nom de la décence, de la dignité et surtout du respect de la mémoire de l’illustre disparu, de s’abstenir de toute participation aux différentes cérémonies organisées à l’occasion de cette grande perte. Ceci évitera tout dérapage et permettra de consacrer toute notre énergie à rendre un hommage à Christian Penda Ekoka dont la vie mérite d’être célébrée en toute sérénité».
Suffisant pour se remémorer de la tumultueuse affaire Survival, cette plateforme de collecte d’argent lancée par Maurice Kamto pour aider à lutter contre le Covid-19 au Cameroun. Alors que le tableau affichait à la fin de la campagne près d’1,1 million d’euros de dons, sur le compte bancaire de Survie, il n’y avait que 800 000 euros environs. Soit un écart de 330 000 euros. L’affaire avait viré au scandale en dépit des explications fournies par le leader du Mrc aux donateurs. Pour tenter d’éclaircir la situation, un premier audit est lancé fin 2020. Mais ses conclusions sèment le trouble. Les experts expliquent n’avoir pas pu « établir de manière formelle l’origine de l’écart ». Mais ils avancent des pistes. Notamment, une possible gestion parallèle ou un compte bancaire alternatif. Face aux soupçons de détournement de fonds, Kamto demande alors un second audit, qui conclut cette fois, à un bug informatique.
Levée de boucliers
Une simple erreur de conversion entre les dons en dollars ou en livres sterling et les euros. Mais ces conclusions ne font pas taire la polémique. Les comptes du Mrc étant bloqués au Cameroun, l’argent de Survie était géré depuis la France, par la branche Europe du parti. Penda Ekoka accuse cette branche Europe du Mrc de ne pas avoir été totalement transparente et de ne pas avoir donné accès à toutes les données réclamées lors du premier audit. L’ex-conseiller technique de Paul Biya est désormais sur la sellette. Entre ceux qui l’accusent d’avoir détourné ce pactole à des fins égoïstes et ceux qui l’affublent des qualificatifs les plus odieux, il a été mangé à toutes les sauces. Une levée de boucliers d’une violence inouïe qui a, de l’avis de ses sympathisants, aggravé son état de santé et précipité sa mort, sous le regard taiseux de Kamto. Requiem !
Daniel NDING