Le nouveau président en exercice du Ngondo a été intronisé lors de la grand-messe de l’eau, ce dimanche 1er décembre 2019.
Jean Yves Bebey Eboumbou. Pendant deux ans, le chef du canton Njo Njo, encore appelé canton Bell, présidera aux destinées du Ngondo. Il a reçu le témoin des mains de son désormais prédécesseur, Sa Majesté Madiba Songue du canton Bassa Bakoko. La cérémonie de la grand-messe de l’eau, ce dimanche 1er décembre 2019 sur les berges du Wouri, a été l’aubaine pour Sa Majesté Madiba Songue de dresser le bilan de ses deux ans d’exercice. «Au terme de deux années de dur labeur, jalonnées par de lourdes épreuves personnelles, j’ai, avec l’aide du créateur et des ancêtres, réussi à accomplir toute ma tâche, celle de présider aux destinées de cette vénérable institution. Comme vous le savez, il y a onze ans, j’avais occupé les mêmes fonctions à la tête du Ngondo. Dès cette 1ère année de présidence, j’avais eu un rêve, celui d’un grand Ngondo véritablement ancré dans le vécu et l’occupation des populations de chaque canton et jouissant d’un siège digne de ce nom. Aujourd’hui, au moment où s’achève mon deuxième mandat, je voudrai remercier le créateur et les ancêtres pour m’avoir permis de partager ce rêve et d’en avoir fait une cause commune soutenue par tous. Accompagné de mes pairs et grâce au concours d’élites Sawa, nous avons réussi à donner un nouveau départ au Ngondo.»
Axé hier essentiellement sur la célébration de la tradition, il s’agit dorénavant, dixit le chef de Bassa Bakoko, de faire du Ngondo un organe socioéconomique dont les réalisations pourraient contribuer à répondre aux préoccupations des populations. A travers le Ngondo Fondation né sous la mandature du sénateur Madiba Songue, il est question de «faire du Ngondo la grande structure par excellence de transmission de la riche culture Sawa aux générations futures, dangereusement victimes de la mondialisation.»
La considération et le respect de la presse sont également des faits d’armes à l’actif de Sa Majesté Madiba Songue. Au nouveau président de continuer les chantiers entamés, et surtout, d’implémenter la volonté des ancêtres. Le message sorti des eaux, suite à l’immersion du vase sacré recommande une attention particulière et un encadrement de la jeunesse, comme l’explique le secrétaire général du Ngondo, Pamphile Yobe : «Les ancêtres appelle à une jeunesse responsable, parce qu’elle doit construire le Cameroun de demain. Chaque jeune est interpellé à se remettre en question pour éviter les conflits, la voie de la facilité, mais de travailler pour le devenir du Cameroun».
Les festivités de cette édition 2019 ont confirmé le sacre du canton Deido pour la course de la pirogue. Le canton Ewodi est arrivé en seconde position, suivi du canton Bakoko. Ngole Lobe du canton Akwa a remporté la lutte traditionnelle poids lourd. Comme l’année dernière, la couronne de la Miss reste dans le canton Bassa. Catherine Émilie Mouto Mboh Sondy a surclassé ses rivales du canton Bell (1ère dauphine) et Bakoko (2ème dauphine).
L’une des singularités du festival est notamment le passage des groupes de danse des peuples de la Lekié, Baka, Haoussa de l’Extrême-Nord. Étaient aussi présents, des ministres, les chefs supérieurs en provenance d’autres régions du pays, des parlementaires… Exit les cérémonies sur les berges du Wouri, place ce soir au grand concert gratuit pour la paix, à Canal Olympia. Près de cinquante artistes camerounais seront réunis sur scène, autour de Salle John, le roi de l’Ambass Bey.
Valgadine TONGA
Sa Majesté Jean Yves Bebey Eboumbou Douala Manga Bell
«En vérité il y avait une attente, une sorte de suspens. Depuis que je suis arrivé aux affaires, j’ai rencontré petites de contrariétés, et ils –ses populations- étaient là à me soutenir au maximum. C’est une explosion de joie aujourd’hui, je suis dans un nuage tout simplement parce qu’ils me portent. Ils vont être derrière moi durant tout ce mandat. Le temps est venu de voir les jeunes se responsabiliser, d’abord au travers de la vie publique de notre pays, et derrière les valeurs traditionnelles et culturelles aussi pour lesquelles ils sont relativement éloignés. Il est temps qu’ils puissent revenir. Les valeurs traditionnelles sont des valeurs particulières qui permettent le sens de la responsabilité.»