Le 5 juillet 2025, le ‘’Mukanda Mwa Ngondo’’ de Douala a été le théâtre d’un moment historique à la faveur de la remise solennelle du certificat d’inscription du Ngondo au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Dans l’enceinte sacrée du Palais de la Culture Sawa à Douala, le Ngondo a reçu, au nom du peuple, la reconnaissance du monde. La cérémonie s’est déployée en deux actes complémentaires, d’abord, l’affirmation des racines culturelles par le rituel des oracles de l’eau et les communications académiques, ensuite, la validation politique avec la remise officielle du parchemin.
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Sa Majesté Paul Milord Mbappé Bwanga, président en exercice du Ngondo, s’est exprimé avec émotion : « Aujourd’hui, le Ngondo est ici au sommet du monde. » En sa voix vibrait l’hommage aux ancêtres et la gratitude à l’État. Le peuple Sawa, dit-il, « veut aujourd’hui essentiellement exprimer sa reconnaissance […] à Son Excellence Paul Biya » pour son accompagnement.
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Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, a salué le « Mukanda Mangondo », temple du dialogue intergénérationnel. « La ville de Douala s’engage […] aux côtés du Ngondo pour la pleine capitalisation de sa prestigieuse distinction », a affirmé le maire de la ville.
Actant comme homme de culture et scientifique chevronné, le Pr Nsame Mbongo a révélé la portée universelle du culte des oracles. « Ce n’est pas un phénomène mystique, mais un art de penser et de vivre »,a déclaré le Pr. Un philosophe pouvant en cacher un autre, le Pr. Ebénézer Njoh Mouelle, mémoire intellectuelle du Ngondo, a quant à lui rappelé une connaissance historique immuable. « Ce fut le Ngondo qui facilita la signature du traité germano-douala de 1884. » Preuve que l’institution n’est pas que rituelle, mais aussi politique.
Legs universel
Du côté de l’Unesco, Hilaire Mboutou a rappelé à l’assistance l’importance de cette cérémonie, ainsi que sa symbolique. « Cette inscription marque un moment important […] pour le patrimoine de l’humanité tout entière. » Il a salué la vitalité d’un rite qui « doit continuer de vivre et d’inspirer sans perdre sa signification profonde », a-t-il conclut.
Le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt qui représentait le Premier ministre a vu dans cette reconnaissance une promesse d’unité : « Le Ngondo incarne l’âme et l’identité du peuple Sawa […] tout en consolidant le vivre-ensemble »,a déclaré le Chancelier des mémoires vivantes. Cette journée du samedi 5 juillet a également consacré le changement de nom de la place de la Bessékè, devenue Place du Ngondo. Le Ngondo devient ainsi un pont — entre générations, peuples, et mondes visibles et invisibles — hissé désormais au panthéon de l’humanité.
Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA
