Cette principale innovation de la fête traditionnelle du peuple Sawa verra sur la scène des artistes étrangers et camerounais comme Ben Decca, Dina Bell, Mr Leo, Salatiel…
Musango, paix en langue duala. Le thème avait été choisi par les ancêtres pour l’édition du Ngondo 2011. La même thématique a été reconduite par les anciens en 2012, puis en 2019. C’est signe que les aïeux se retournent dans leurs tombes, quand ils voient le nouveau visage du Cameroun. «Le message du Ngondo 2011 était prémonitoire parce que nul ne pouvait présager de l’escalade de la violence au Cameroun», dixit le secrétaire général du Ngondo, Pamphile Yobe à la presse ce mercredi 6 novembre 2019.
Face à la guerre qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les gardiens de la tradition du peuple Sawa sont on ne peut plus choqués. «Certaines personnes cherchent à entretenir cette guerre pour des fins de pouvoir ou d’enrichissement. Mais ces personnes ne sont pas au front. Parce qu’on veut le pouvoir, on est prêt à tout, on fait prévaloir l’amour du pouvoir et non le pouvoir de l’amour. Nous sommes nous-mêmes en train de détruire ce que nos pères ont construit. Nous avons un comportement animalier aujourd’hui, d’où l’interpellation des ancêtres à revenir à la raison», poursuit Pamphile Yobe. C’est au vu de tout ceci que le coordonnateur général du Ngondo et son équipe ont apporté plusieurs retouches à l’édition 2019 de ce rendez-vous traditionnel.
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Le grand concert pour la paix du 1er décembre est l’une des innovations. Il se tiendra à l’esplanade de Canal Olympia à Bessengue, tout juste après la grand-messe du vase sacré. Sur la scène, plus de trente artistes nationaux et étrangers, qui ont accepté donner de la voix bénévolement pour la paix au Cameroun. Parmi eux, Dina Bell, Ben Decca, Mr Leo, Salatiel. Toujours dans la quête de la paix, de l’harmonie et du vivre-ensemble, «nous avons invité officiellement les pygmées Baka. Ce sont des Camerounais, nous ne devrions pas les regarder comme des étrangers», précise le Coordonnateur général Georges Dooh Collins. Non sans ajouter qu’une délégation des peuples de l’Océan, Bandjoun, Bana… sera présente. Dans la même veine, la grande messe du 9 novembre à la Salle des fêtes d’Akwa verra la participation des dignitaires des différentes congrégations religieuses. De fait, le Ngondo 2019 se veut ouvert à tous les Camerounais. «Dites à tout le monde que le Ngondo c’est la fête de tous. On n’est pas obligé d’arborer un pagne pour participer», soutient Georges Dooh Collins.
L’autre innovation de cette édition c’est le grand cabaret. Le 28 novembre à la place du gouvernement à Bonanjo, l’estrade mettra en vedette les artistes des cabarets. Ils jouent un rôle important dans la pérennisation des musiques camerounaises, mais restent très souvent dans l’ombre. Les autres activités telles la lutte traditionnelle, les élections Miss, concours culinaire restent sans changement. Tout comme les caravanes. Qui démarrent le 9 novembre pour le canton Deido. Suivra les cantons Bassa, Akwa, Bonabéri, Njo-Njo, et Bakoko.
Après avoir célébré le baryton Greg Belobo en 2018, l’acte 2019 rend hommage au gardien de l’ambassibé Salle John, et à l’homme d’affaires de regrettée mémoire, Paul Soppo Priso.
Valgadine TONGA