Abandonné depuis des mois, le chantier de l’infrastructure dont les travaux ont été plombés par des grèves à répétitions des ouvriers qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de salaires doublée de l’incertitude de l’entreprise italienne chargée de conduire les travaux, a reçu la visite du ministre des Sports lundi dernier.
C’est un chantier presqu’en ruine que Narcisse Mouelle Kombi a visité lundi 14 octobre dernier. Laissé à la merci des intempéries et devenu le refuge de toutes les espèces de rapaces et autres petits rongeurs depuis l’annonce du retrait de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 au Cameroun, le site où est érigé le complexe sportif d’Olembé abritant en son sein, le stade Paul Biya, s’apparente au cimetière des illusions d’un pays hôte qui n’a visiblement pas appris des leçons de ce fiasco. Après avoir fait recours à plusieurs banques à travers la signature d’une convention de cautionnement en juillet dernier pour que Gruppo Piccini obtienne le financement nécessaire pour la relance des travaux de ce complexe sportif, le gouvernement mis en index comme le principal coupable, tente de sauver la face. D’où la descente du patron des Sports sur ce site qui a essuyé les tirs nourris de la presse en novembre dernier à cause des multiples dates annoncées pour sa mystérieuse livraison.
Redémarrage immédiat
Accompagné de Nasseri Paul Bea, le gouverneur de la région du Centre par ailleurs président du Comité de site de Yaoundé, la visite dans le chantier d’Olembe avait pour but, de se rassurer que la reprise des travaux dans le chantier sera effective mardi 15 octobre 2019. Cette date étant fixée dans un ordre de service servi à l’entreprise italienne par le maître d’ouvrage qu’est le ministre des sports, il y’a quelques temps. «Le chantier du complexe sportif d’Olembe a connu une phase d’arrêt et au regard de cette stagnation dans l’avancée souhaitable des travaux, nous avons été amenés de manière itérative à adresser des ordres de services au groupe Piccini, le responsable desdits travaux. Le 7 octobre dernier, nous avons servi au groupe Piccini un ordre de service valant de mise en demeure et prescrivant à cet entreprise le redémarrage immédiat et sans conditions de travaux de cet important complexe sportif, vital pour la Can. Cet ordre de service avait pour objectif de remobiliser toutes les équipes et de faire en sorte que l’entreprise reprenne en main de manière durable, de manière effective, de manière définitive mais surtout de manière concluante et décisive l’ensemble des composantes du chantier » a indiqué le ministre des sports dans les colonnes de nos confrères de Le Jour.
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Eviter une seconde humiliation
Si l’imposante architecture du stade principal donne quelques lueurs d’espoir dans l’esprit des visiteurs, notamment avec tous les sièges recouverts qui ont été installés depuis plusieurs mois, avant l’arrêt des travaux au mois de juin 2019, la pelouse verdoyante tant annoncée sur l’aire de jeu n’est encore qu’un rêve qui tarde à se matérialiser. « Aujourd’hui, et compte tenu du délai qui avait été prescrit, c’est-à-dire au plus tard le 15 octobre, nous constatons une reprise timide, mais quand même une reprise des travaux, parce que nous avons été sur ce site plusieurs fois et nous sommes à même de témoigner de ce que l’ambiance qui y règne aujourd’hui est différente de celle que nous avons vécue il y a un mois. Nous constatons qu’il y a deux postes de travail qui ont immédiatement été activés, l’habillage des façades. Nous avons visité le pôle d’assemblage de différents éléments avant leur pose sur ces façades et surtout l’aire de jeu », a déclaré au Jour, le maître d’ouvrage qui a désormais les yeux rivés vers le Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020 quoique le stade d’Olembé ne soit pas retenu. Mais surtout la grand’messe de 2021 pour laquelle il veut éviter une seconde humiliation à Paul Biya.
Daniel NDING