L’attaquante des Lionnes indomptables qui s’est offert un triplé face à Murcie en match amical mardi dernier, porte à 4 le nombre de réalisations en deux matchs seulement. Une performance qui fait de l’artificière en chef du Paris Fc, un élément indéboulonnable dans l’attaque camerounaise en panne d’explosivité ces deux dernières années.
C’est une Lionne au propre comme au figuré. Crinière au vent, toutes griffes dehors, son appétit pour les buts est gargantuesque. Les adversaires du Cameroun à cette Coupe du monde féminine qui démarre le 7 juin 2019, n’ont qu’à bien se tenir. Michaela Abam est une féline dont les crocs n’attendent que des proies pour les dévorer. Puissante, athlétique, technique et réaliste devant les buts, l’attaquante évoluant au sein du Paris Fc, s’est enfin mise à la disposition du Cameroun et des Lionnes Indomptables avec pour ambition, d’écrire l’histoire lors du rendez-vous français. Et pour avoir un bref aperçu de ce que ce diamant à l’état brut réserve aux fans de la sélection nationale féminine, il faut peut être se référer à son dernier match amical livré mardi dernier dans le cadre de la préparation à cette grand’messe du football féminin. L’adversaire n’était certes pas un gros calibre. Mais, les prédispositions qu’a montrées la jeune joueuse née aux États-Unis d’Amérique, ont convaincu.
Après une première défaite contre la sélection nationale espagnole et une large victoire contre Levante, Christine Manie et ses camarades ont dynamité la sélection de la Federación de Fútbol de la Región de Murcia sur le score de 8-0. Occasion pour Abam de confirmer tout le bien qu’on pensait déjà d’elle. Au bout du rouleau, trois buts à elle toute seule. Son 4e but en seulement deux matchs de préparation. Une bonne moyenne pour celle sur qui des doutes pesaient encore sur sa présence au lendemain de la Can féminine 2018 au Ghana, mais aussi un message fort à la concurrence. Surtout à Gaëlle Enganamouit qui, ayant accusé un gros retard dans sa préparation, veut rattraper le temps perdu et mettre tous les atouts de son côté afin de faire douter Alain Djeumfa au moment de choisir l’attaquante de pointe numéro 1.
Enganamouit n’a qu’à bien se tenir
Un scénario qui risque de ne pas se réaliser puisque Abam a joué une partition quasi parfaite qui aura le don de détruire la rivalité au sein de ce compartiment sensible. En outre, « la joueuse de Paris Fc réussit où Enganamouit montre des limites depuis quelques années. Dans les duels comme on l’a encore vu lors de la Can 2018, la carcasse du ballon d’or 2015 vole en éclat et son apport offensif est trop limité. Dans ces domaines où personne ne peut tricher et où les réputations ne servent à rien, la native d’Houston s’épanouit », analyse Franck Berlio du site d’informations press-sport.com. Après ses performances à Levante et à Murcie, ça saute à l’œil que le compartiment offensif des Lionnes indomptables devra miser sur la nouvelle serial killer. Elle dont le dossier de changement de nationalité sportive a connu moult rebondissements inutiles à la Fédération internationale de football association (Fifa). Renforçant son incertitude à disputer ce premier Mondial.
Choix d’amour et de raison
Celui qui a eu le mérite de braquer à nouveau les projecteurs sur la situation de cette Lionne à la crinière de feu, n’est autre que Claude Kana, Docteur en Droit et historien du football. Lui qui a cru sage de tirer la sonnette d’alarme et secouer les autorités camerounaises en charge du sport à travers une brillante contribution publiée le 23 avril, par nos confrères du site spécialisé camfoot.com. Abam qui a joué dans le très puissant championnat universitaire américain, inscrivant 42 buts en deux saisons et offrant plus de 16 passes décisives, est une vraie artificière comme on n’en trouve plus dans nos sélections. Elle a aussi évolué pour les différentes catégories des équipes nationales des Usa avant de définitivement choisir le Cameroun. Un choix d’amour et de raison.
Il y a deux ans, des indiscrétions faisaient état de ce que certains individus auraient profité du statut irrégulier de la joueuse du Paris Fc au sein de la sélection nationale féminine, pour essayer de lui extorquer de l’argent. La situation aurait choqué ses parents et son club au point où elle envisageait de laisser tomber le Onze national. Dieu merci, après moult tractations entre la Fifa et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), le fameux dossier de changement de nationalité sportive a finalement connu un dénouement heureux puisqu’elle est désormais prête à carburer pour le pays de ses ancêtres. Vivement le Mondial !
Daniel NDING