C’est le montant que doivent désormais verser les commerçants pour avoir accès à un espace au marché Ndogpassi3 à Douala.Ce qui crée l’ire des marchands.
Des commerçants en colère. C’est l’image que l’on a pu voir sur le visage des commerçants présents lors de la conférence de presse organisée vendredi 17 novembre 2016, par le président du marché Ndogpassi 3 à Douala. Ils ont tenu à exprimer leur mécontentement sur les nouveaux tarifs donnant droit à l’acquisition d’une boutique et d‘un comptoir au marché Ndogpassi 3. Lesquels sont passés de 1,568 millions de Fcfa par boutique à 3 millions de Fcfa. Soit un supplément de 1,432million de Fcfa. Pour les comptoirs, les prix ont eux aussi quasiment doublé. Ils sont passés de 200.000Fcfa à 400.000Fcfa. Des montants qui font rougir les commerçants. «Ceci n’est pas logique. C’est incorrecte et inadmissible», fulmine Marie–Anne, vendeuse de vivres frais dans cet espace marchand.
Comme elle, les autres commerçants trouvent le prix de cession des boutiques et comptoirs exorbitant et illégal. De plus, le nouveau communiqué d’intérêt général du maire de Douala 3ème datant du 22 septembre 2016, indique en effet que les commerçants doivent verser cette somme avant la fin de la construction du marché. Ce qui est «contraire à ce qui était prévu avant la convention», s’alarme Jean Robert Feuyang, président dudit marché. A en croire ce dernier, l’une des clauses de la signature de la convention entre la mairie et le GIC ASCOVEN, maitre d’œuvre, prévoyait que les commerçants versent 20.000Fcfa par mois pour les boutiques et 3000Fcfa par mois pour les comptoirs. Pour un montant global de plus de 1,5 million de Fcfa pour les boutiques et 200.000Fcfa pour les comptoirs. Maintenant avec cette augmentation, les commerçants ont l’impression d’être «très» impliqués dans la construction du marché Ndogpassi3. Un acte qu’ils récusent bien évidemment. Selon eux, la convention ne stipule pas que les commerçants versent un prix de cession. «Elle décrit simplement le mécanisme de recouvrement des fonds investis par le GIC à travers le droit de place. A savoir 80% au GIC et 20% à la mairie, sur une période de 8 ans et 2mois», précise Jean Robert Feuyang.
Après le communiqué d’intérêt général, l’on apprend que, les responsables du marché ont élaboré une pétition avec pour réclamation, l’association des commerçants dans toutes les démarches et procédures devant aboutir à la distribution des boutiques et comptoirs. Et, au regard de cette réclamation, le maire de Douala 3ème, Théophile Job Kwapnang a ordonné la destitution du représentant du marché. Un geste mal apprécié par le Syndicat des commerçants détaillant du Wouri (Sycodew). Président du marché Sandaga et Porte parole du Sycodew lors de cette conférence, Oscar Kom n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler au Maire que cette décision ne lui appartient pas. «Il ne revient pas au Maire de prendre cette décision, il revient aux commerçants et ce lors d’une élection», affirme le porte parole du Sycodew.
Au cours de cette conférence, les commerçants ont également formulé quelques exigences. Notamment celles d’être impliqués dans tout processus de construction et d’attribution des boutiques et comptoirs ; la mise en place d’un comité permanent de suivi réunissant des responsables publics, le GIC et des véritables représentants de commerçants ; le respect des termes initiaux de la convention, le respect de l’élection libre et transparente conduites par des personnes honnêtes, impartiales et fiables…
En rappel, la construction du marché Ndogpassi 3 prenait en compte 546 boutiques et 1500 comptoirs. Avant la destruction, le marché comptabilisait 1600 commerçants et après la destruction, seuls 900 commerçants ont été recasés. Le droit de place dans ce marché était de 2000 Fcfa par mois pour les boutiques et 1000Fcfa par mois pour les comptoirs.
Ghislaine Digona