Une opération de collecte de fonds pour l’achèvement de ce somptueux chantier a été lancée samedi 04 mai dernier à Douala.
«Na dina lampè di bè otén» traduit en français : «Que mon nom aussi y soit gravé». C’est le principal slogan entendu plusieurs fois des donateurs à la cérémonie de lancement de la collecte de fonds organisée par le Ngondo. La finalité est de rassembler les fonds pour la finalisation de la Maison de la culture Sawa en construction à Douala, à la vallée Bessèkè. Les grosses fortunes Sawa, les membres de cette communauté, les chefs traditionnels ont répondu de leur présence.
Fritz Ntonè Ntonè, en sa triple qualité de 1er magistrat de la ville, partenaire stratégique et maître d’ouvrage du bâtiment, rappelle la valeur historique et symbolique de la vallée de Bessèkè. «Bessèkè, c’est la source du Ngondo. Ancienne gare routière, il a été un lieu d’accueil et de tradition. Par ailleurs, lieu de vivre-ensemble, la vallée de Bessèkè est aussi une liaison depuis toujours entre les populations d’Akwa et celles de Bonanjo».
L’ancien marché de Bessèkè transféré à Mboppi aujourd’hui, précise le Délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, subit des transformations. Il abrite des supermarchés et est devenu un endroit par excellence des rencontres et des célébrations des grands événements. Avec l’installation en ce lieu de la Maison de la culture Sawa, il devient la vallée des arts, de la culture et de la tradition. D’après Fritz Ntonè Ntonè, cette vallée deviendra plus tard une vallée des loisirs avec la construction dans le futur d’un parc de loisirs.
Une richesse plurielle
Présenté brièvement par Félix Mbarga, Directeur technique de Dik’s Business Group, maître d’œuvre par ailleurs, conducteur des travaux, ce bâtiment R+3 pouvant accueillir plus 2000 personnes et des cérémonies diverses. Un musée Sawa est logé au dernier niveau. Le coût de la construction de la bâtisse est estimé à plus de 6 milliards de francs Cfa. 75% sont assurés par l’Etat via la Cud et 25% par le Ngondo.
Mais ce financement, d’après Félix Mbarga, s’avère insuffisant au regard de deux avenants rencontrés en chemin et à la spécificité du terrain en bas fond. «Le budget n’est pas acquis nous le cherchons perpétuellement ». Seuls les gros œuvres ont été réalisés. Une évolution que salue néanmoins Sa Majesté Madiba Songue, président en exercice du Ngondo. D’où l’idée d’une mise sur pied de cette cérémonie de collecte de fonds. Pour sa Majesté Madiba Songuè, cette levée de fonds doit être une occasion des fils, filles Sawa, sympathisants et amis de s’approprier cette réalisation. Une œuvre présentée par ailleurs par Sa Majesté comme une mémoire de la richesse plurielle, celle de la culture camerounaise en générale et Sawa en particulier. «Ne dit-on pas que c’est dans l’effort collectif que les grandes choses se réalisent ?», argumente-t-il.
Le patriarche Samuel Kondo, l’une des personnalités Sawa à l’origine de ce projet et de son suivi permanent, a émis le vœu de voir cette édifice remplir le rôle qui est le sien : «Celui de perpétrer le vivre-ensemble et l’ouverture entre les peuples. Que les populations du terroir n’en fassent pas une distinction entre Camerounais»
Quelques bienfaiteurs n’ont pas tardé à faire le geste. L’homme d’affaires Pascal Monkam en tant que citoyen de la ville qui l’a accueilli il y a 50ans, a offert une somme de 10millions de francs Cfa. D’autres contributions se poursuivront pendant la visite des lieux. Celles des absents sont attendues à la Communauté urbaine et au siège du Ngondo à Douala. L’idée de la construction de la Maison de la culture Sawa voit le jour, selon le 1er magistrat de la ville, suite à un accord cadre signé en 2008 entre la Cud et cette organisation traditionnelle.
Félix ÉPEE