Animateurs et techniciens de radios communautaires ont pris part à un atelier de formation organisé par l’Unesco, en vue de sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration clandestine.
À l’Unesco, l’on préfère parler de migration irrégulière au lieu de migration clandestine. «La migration irrégulière renvoie à quelque chose qui n’est pas conforme», précise Hugues Ndih, projet manager, au bureau régional de l’Unesco Afrique centrale. Pendant trois jours -du 2 au 4 juin 2021 à Douala-, animateurs et techniciens des radios pour la plupart situées en zones rurales ont pris congé de leurs auditeurs pour prendre part à un atelier de formation organisé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Une formation sur les techniques de production des contenus radiophoniques en vue de sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration clandestine.
Lire aussi :Lutte contre les migrations clandestines…le challenge de l’association Botnem
Atelier au cours duquel, les participants venus de treize radios communautaires reparties dans cinq régions du pays notamment, les régions du Littoral, du Sud-ouest, du Nord-ouest, de l’Ouest et du Centre ont été outillés aux notions élémentaires de production radiophonique, l’usage des logiciels de montage audio tels que Adobe-audition 1.5. Le choix porté sur les radios communautaires tient de ce que l’exode rural constitue le premier pas vers la migration selon l’institution onusienne. Qui entend ainsi s’appuyer sur ces professionnels des médias exerçant généralement en zone rurale pour freiner la saignée à travers des messages de sensibilisation. «La sensibilisation devrait commencer par les zones rurales», confie Hugues Ndih. Avant d’ajouter : «Il s’agit de sensibiliser les jeunes sur les risques qu’ils encourent en prenant la route de l’aventure ; les sensibiliser sur la nécessité de prendre en compte les opportunités locales qui sont souvent à portée de main.»
Lire aussi :Immigration clandestine des Camerounais en Belgique : Marlies ELEBAUT parle
Manque d’informations
Selon l’Unesco, ces morts à la pelle dans la méditerranée et au Sahara sont dues à un manque d’informations de ceux qui prennent la route de l’aventure. «Nous pensons à l’Unesco que, si nous assistons à ces multiples drames, c’est certainement parce que, ceux qui prennent la route de la migration n’ont pas suffisamment d’informations sur les risques de cette voie irrégulière et parfois même, sur les opportunités qui pourraient exister auprès d’eux. Le prétexte aujourd’hui pour beaucoup de jeunes, c’est améliorer leurs conditions de vie soit disant parce qu’il y a le sous-emploi ou le chômage ; alors qu’il y a des opportunités tout près d’eux qui peuvent leurs profiter ; et donc nous pensons que les médias doivent être ces relais qui pourraient identifier ces opportunités et les mettre à la disposition des jeunes, sous forme d’information ; ou tout simplement, ils devraient exposer à ces jeunes, les dangers qu’ils accourent si jamais, ils prenaient la route», argue l’interlocuteur.
En effet, migrer comme voyager, pour poursuivre ses études dans d’autres cieux, y vendre ses talents, y chercher un mieux-être, est tout ce qu’il y a de normal dans la vie des hommes. Elle ne devra pas provoquer la mort comme le rappelle le Pacte mondial sur la migration qui recommande que toute migration soit régulière, ordonnée et sécurisée. «On n’interdit pas aux gens de migrer, mais on leur demande de migrer de manière régulière, ordonnée et en toute sécurité».
Blanchard BIHEL