Information biaisée : les charognards sont de retour
Carton rouge du Conseil national de la Communication (CNC) aux responsables des médias France 24, LCI et RFI. Comme à leur habitude, ces médias basés en France, après avoir fait l’effort de jouer la carte de la neutralité, ont sorti depuis quelques jours le bazooka pour arroser le président de la République du Cameroun, Paul Biya. Le leader camerounais est coupable à leurs yeux de jouir d’une longévité au poste, mais aussi de bénéficier de la grâce de Dieu d’avoir un âge avancé. Cette rengaine a été régulièrement servie pendant la campagne électorale voire depuis le dernier message de fin d’année du président Paul Biya à la nation le 31 décembre 2024. Rien de nouveau pour les Camerounais, habitués depuis le retour à la démocratie dans les années 90, à « Biya toujours chaud gars… » pour les inconditionnels du président Biya, et à « Biya must go… » pour les adversaires politiques de ce dernier. On ne découvre, en réalité rien d’original sur l’acharnement médiatique de la presse nationale et internationale contre cet homme politique, plutôt pondéré.
Des titres de la presse satirique, lui doivent même leur existence. C’est dire que le lecteur camerounais est habitué à ces piques contre l’homme du 6 novembre 1982. Ce qui étonne en ce moment précis, c’est le projet d’assassinat médiatique du régime, de ses piliers et même des institutions camerounaises. En effet, la presse, depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, tire à balles réelles et à boulets rouges contre le Cameroun et ses institutions. L’école de journalisme (l’Esstic), la CRTV et bien sûr votre journal sont chaque jour cloués au pilori. Les journalistes travaillant ou formés dans ces moules étant accusés par les nouveaux combattants de la pseudo libération du Cameroun, de complaisance envers le gouvernement et le parti au pouvoir.
D’ailleurs, les évènements qui secouent en ce moment certaines villes du Cameroun, laissent même entrevoir des projets d’élimination physique de certains professionnels de l’information. De la tiédeur à l’encontre de ceux qui animent en ce moment les foyers de tension dans notre pays. Le journalisme, le vrai se confond désormais à la propagande anti-Biya, à laquelle tout le monde doit désormais adhérer au nom du « changement ».
Des fake news sont servis depuis deux mois aux Camerounais par plateformes numériques interposées, l’image de marque du pays est malmenée sur la scène internationale et la dernière élection présidentielle complètement discréditée. En fait, on voudrait faire du Camerounais un loup pour le Camerounais. La presse internationale, avide de sensations sur ce pays resté longtemps fermé, boit du petit lait. Le Cameroun est brocardé à travers des revues de presse ayant plutôt une apparence de notes de renseignement qui ternissent la réputation d’un pays que beaucoup envient sur le continent région Cemac. Des chroniques boîteuses raillent, sans fard, le président camerounais et les institutions, et on apprend même de ces médias à gages que les élections au Cameroun ont toujours été truquées.
Oui ! Mais pourquoi ce réveil brusque ? Le Cameroun, faut-il le rappeler, a accédé à la souveraineté internationale en 1960. Et depuis lors, il est dirigé sur la base des lois votées par le peuple camerounais à travers ses représentants au parlement. D’où vient-il qu’à la faveur d’une élection âprement disputée, le Cameroun en vienne à subir le tutorat de la presse française, des Camerounais basés en France et de leurs nombreux relais basés au Cameroun ? La prise en compte du Cameroun dans les médias français est-elle vraiment exempte de tout soupçon dans le contexte géopolitique que tous les Africains honnêtes connaissent ? Le gouvernement camerounais, du fait de l’âge avancé du président Paul Biya, connaît-il la même instabilité à sa tête que les gouvernements successifs de la France en une seule année ? Les donneurs de leçons tapis dans ces rédactions devraient se poser ces questions par souci d’équilibre.
On se souvient en effet du rôle de ces mêmes médias hexagonaux dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2010. Des années après, les victimes de cette cabale médiatique sont désormais les amis de cette même presse qui, à partir de la France, distribue les bonbons et les mauvais points aux présidents africains. Et il y a toujours sur leurs lèvres cette fixation sur l’alternance, le choix d’un dauphin comme si les Camerounais étaient incapables de se choisir un président. Cette condescendance médiatique s’assimile ni plus ni moins à du paternalisme. Malheureusement, on voit en ce moment des Camerounais, toute honte bue, soutenir cette thèse du chaos, sous le fallacieux prétexte de l’alternance.
Par Armand ESSOGO
Source : Cameroon Tribune






