La célébration de la 38ème édition des droits de l’enfant africain a donné lieu à une série d’activités de la Commission des droits de l’homme du Cameroun, antenne du Littoral.
«Un acte pour un enfant déplacé ». Tel est le slogan de la campagne qui a meublé les activités de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc), en rapport à la journée de l’enfant africain. Le 16 juin 2023 l’antenne Littoral de la Commission a mené des consultations, des concertations et des sensibilisations. L’Antenne régionale du Cdhc pour le Littoral a choisi cette commémoration pour procéder au lancement des audiences publiques, avec pour objectifs de sensibiliser sur le droit à l’identité, de recueillir les doléances des personnes déplacées internes et d’identifier les enfants déplacés internes qui ne disposent pas d’actes de naissance dans leurs communautés.
« Cette journée résonne avec beaucoup d’intensité au Cameroun, au regard des foyers de tensions que nous vivons dans le pays, notamment dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Beaucoup d’enfants ont fui ces régions, abandonnant des actes de naissance qui sont des pièces importantes pour l’identification de l’individu. Alors, ils vivent dans la société, sans la possibilité de se faire identifier. C’est en considérant toutes ces réalités que la Commission a pensé, à l’occasion de la célébration de cette journée, d’aller vers ces communautés pour recueillir leurs doléances sur problématiques liées à la protection de l’enfant et l’accès à l’acte de naissance. » Justifie Philippe Amanye, le Chef d’antenne Cdhc Littoral.
Le droit à l’Etat civil
A la suite du travail de collecte de données sur le terrain réalisé par l’Association Care of Handip, une association sœur qui travaille en intelligence avec le Cdhc, il a été question pour le Cdhc de réunir dans leurs locaux, les leaders des communautés du quartier 5 du Bois des Singes abritant les déplacés internes à Douala. Au cours d’une rencontre de concertation et de sensibilisation, en présence de la représentante de la Déléguée régionale de la Promotion de la femme et de la famille pour le Littoral, ils ont pu bénéficier des enseignements à travers les différents exposés notamment sur l’importance de l’acte de naissance et les droits qui en découlent pour les bénéficiaires.
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Les leaders communautaires ont également été édifiés sur les procédures d’établissement des actes de naissance et les stratégies à déployer pour que les enfants déplacés internes dépourvus d’actes de naissance en bénéficient. Ces derniers auront donc pour missions, de relayer ces messages de sensibilisation au sein de leurs communautés. « Une pareille initiative nécessite l’adhésion de ceux qui portent les communautés. Nous pensons avoir pu convaincre ces leaders de cheminer avec nous dans l’optique de faciliter l’accès aux actes de naissance pour les enfants déplacés internes qui en ont le plus besoin, notamment au quartier 5 du Bois des Singes. Notre objectif est que 100 enfants bénéficient des actes de naissance avant la fin de cette année », précise le Chef d’antenne. « Nous avons suffisamment de problèmes d’identification. Notre zone comprend beaucoup de déplacés internes et ces derniers ne possèdent ni actes de naissance, encore moins de Cni. Nous saluons à juste titre la visite de proximité de la délégation du Cdhc car nous avons la paix du cœur que nos enfants seront en situation de citoyenneté bientôt et nous pourrons les inscrire à l’école », confie Computer Eboa, Chef de bloc 5.
Malcolm Radykhal EPANDA