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Haut-Nyong : nouvelles difficultés liées à la scolarisation des enfants Baka

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Elles ont été identifiées par la coordination régionale de la Cameroon Education For All Network (Cefan) au cours de la journée d’informations organisée le 12 juillet 2024 avec les acteurs locaux sur l’accès à l’éducation.  

Des témoignages réels des leaders communautaires, religieux, des chefs traditionnels, des responsables de la communauté éducative et même de l’autorité administrative locale ont enrichi les échanges de cette rencontre, pour mieux comprendre les difficultés liés au faible taux de scolarisation des enfants issus de ces minorités autochtones. Dans cet arrondissement du département du Haut-Nyong à l’Est Cameroun, l’on constate que les séparations des couples Baka ont pour conséquences directes, le changement du lieu d’habitat d’un point A au point B.

Selon les témoignages, les femmes amènent généralement leurs enfants avec elles, et dans la foulée, leurs maris ont tendance à les suivre. D’où la déperdition scolaire des enfants. Durant les périodes des récoltes, de cueillettes, de chasse et de pêche, c’est la désertion totale des enfants Baka des salles de classe. Chez ces peuples autochtones de Dimako, le décès d’un membre de famille entraine immédiatement le changement du lieu d’habitat. Afin d’éviter un nouveau décès, il faut s’éloigner rapidement du lieu qui porte malheur. Toute chose qui a également pour conséquence, la déperdition scolaire des enfants.

Il y a aussi la célébration des fêtes initiatiques sous le haut patronage du « dieu » Baka appelé le « Ndjengué » au cours de laquelle, les jeunes garçons reçoivent certains pouvoirs qui feront d’eux de véritables adultes. Cette fête peut s’étendre sur des semaines voire des mois. Pendant ce temps, toutes les autres activités sont au point mort y compris l’école. Car chaque famille est tenue d’apporter des vivres et autres dons au « Ndjengue », au risque de subir une certaine malédiction. Dans ce chapitre de nouvelles difficultés liées à la scolarisation des enfants Baka, on ajoute la mauvaise conservation des documents officiels, du matériel et des fournitures scolaires des enfants.

L’initiation des enfants aux boissons alcooliques et aux stupéfiants qui a pour conséquence plus tard, la déperdition scolaire et l’irresponsabilité sociale. Un autre phénomène qui prend de l’ampleur, la destruction des cahiers des enfants par les parents pour fabriquer les filons de cigarettes. Dans cette communauté, les responsabilités familiales de la femme ne facilitent pas également un meilleur suivi scolaire des enfants. Plus grave, la limitation des peuples autochtones à l’assouvissement des besoins primaires (manger, boire et dormir). A Dimako, on évoque aussi l’absence des enseignants autochtones pour enseigner les siens. L’éloignement des établissements d’enseignement secondaire ne facilite pas également le suivi des enfants, surtout lorsqu’ils doivent continuer leurs études en ville. Il y a aussi l’absence des mesures pratiques d’émulation et d’intégration des enfants issus de ces minorités autochtones qui se sont distingués dans les services étatiques comme les Communes, etc.

Stratégies et solutions

Pour améliorer le taux de scolarisation de ces enfants Baka dans l’arrondissement de Dimako, Céline Nathalie Amana, Coordonnatrice régionale de la Cefan à l’Est et les acteurs locaux ont envisagé un certain nombre de stratégies et solutions. Il s’agit entre autres, d’adapter les programmes et les enseignements aux langues des autochtones ; de former les enseignants autochtones et les affecter dans leurs villages pour former les leurs ; d’interdire la vente des boissons alcooliques telles que les whiskys en sachet dans les villages Baka ; de présenter les modèles de réussites scolaires et sociales parmi les enfants autochtones et les impliquer dans la sensibilisation.

Lire aussi :Développement local : les doléances de l’Est au Gouvernement  

Pour ces acteurs, il faut aussi partager les expériences entre les pratiques qui ont porté dans la scolarisation des peuples autochtones du Sud et l’Est Cameroun ; sédentariser les populations autochtones en construisant les maisons d’accueil aux environs de l’école pour elles ; prendre des mesures fortes telles que sanctionner ceux des parents autochtones qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école. Ces acteurs suggèrent également qu’on accorde certaines dérogations spéciales aux peuples autochtones en matière de scolarisation. Par exemple, faire entrer leurs enfants dans le Ecoles de formation comme l’Enieg avec le niveau Bepc, et de créer une quote-part dans les recettes des forets communautaires dans la scolarisation des enfants autochtones. S’agissant des parents ne détruisent les cahiers de leurs enfants, il a été proposé que les directeurs d’écoles et les enseignants conservent les cahiers et manuels scolaires des élèves Baka. Il faut également autonomiser la femme Baka, pilier de la famille ; créer des comités de protection des villages et les engager dans le progrès de suivi et d’encadrement des enfants autochtones qui vont fréquenter dans les établissements secondaires en ville.

Ange-Gabriel OLINGA BENG

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