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Fenagin 2025 la femme Malimba sur des flots de grâce

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La 16ème édition du Festival nautique Gisèle Ndoumbè a jeté l’ancre, ce samedi 29 mars, sur les rives de Bolounga, refermant en beauté le chapitre du mois de la Femme.

Dans une ambiance où le sacré se mêlait à la fête, les femmes ont investi les flots avec une grâce saisissante, offrant au public un spectacle à la hauteur des plus grandes rencontres culturelles. Le Fenagin 2025 s’est imposé, une fois encore, comme une scène d’exception où tradition, transmission et exaltation de la femme se conjuguent dans une même ferveur à l’embouchure de la Sanaga.

Là où les flots épousent les racines des palétuviers, Bolounga, point névralgique, s’est dressé comme une citadelle vivante de mémoire et de culture. Terre d’héritage et de transmission, elle fait de la femme sa sentinelle et son flambeau. Et le samedi, 29 mars 2025, à l’occasion de la 16ème édition du festival nautique Gisèle Ndoumbè, cette vérité ancienne a une fois de plus jailli au grand jour, sous le regard bienveillant du représentant du sous-préfet de Mouanko.

Lire aussi :Fenagin 2025 : la splendeur de la femme Malimba à l’honneur   

Plus qu’un rendez-vous festif, le festival est devenu un manifeste. Une déclaration d’amour à la femme Malimba, gardienne des gestes et des chants. Il est aussi un pont suspendu entre l’hier et demain, où ces femmes, dans l’ombre ou la lumière, façonnent la destinée d’un peuple. Cette année, c’est dans un poème vibrant que Julienne Ewane a donné le ton dans une célébration poétique, une culture vivante, enracinée dans les gestes féminins, qui unit les âges dans une même respiration. Clarisse Épée, a inspiré les invités à lâcher prise et à se laisser emporter par l’esprit du lieu. « Régalez vos yeux des spectacles éclatants, vos oreilles des sons envoûtants, vos cœurs des émotions intenses. Retrouvez l’enthousiasme d’un enfant et savourez pleinement votre séjour à Malimba », a-t-elle affirmé.

Des pirogues et des symboles

Au cœur des festivités, les instants forts se sont succédés. Mêlant prestations culturelles, poésie, défilés des ondines. Mais c’est sur le fleuve que s’est jouée la scène la plus attendue. La course de pirogues féminines, métaphore vibrante de la résilience et de la rivalité fraternelle. Trois embarcations étaient attendues : Etchekelé (« la coquille »), Mudia (« la profondeur ») et Ehona (« la palourde »). Une défaillance technique a contraint Etchekelé à renoncer dès le départ, laissant Mudia et Ehona s’affronter dans une joute aquatique aussi physique que symbolique. Mudia l’a emporté, comme pour rappeler que c’est dans la profondeur que s’enracinent les forces invisibles, là même où la palourde puise sa vie. Mais au-delà de la beauté des formes et du charme des rituels, le festival s’est mué en espace de conscientisation et de transmission. Hélène Mapoko, entourée d’une délégation engagée, a animé des ateliers pratiques – fabrication de bijoux, mini-agriculture, autonomie féminine. L’écho fut tel qu’une session additionnelle fut improvisée dès le lendemain. Dans un discours empreint de bienveillance et de pragmatisme, elle a rappelé l’urgence d’une souveraineté nourricière. « Même sur de petites surfaces, il faut cultiver. Que ce soit au sol ou en suspension, faisons pousser de quoi nourrir nos familles sainement », dit-elle. Ce message faisait écho à l’allocution inaugurale de Marcel Ekoka. Avec une verve maîtrisée, il a tissé un lien subtil entre semence et avenir, illustrant combien semer est un acte de foi en la résilience. Son intervention s’est conclue par un geste d’une puissance silencieuse : le don d’une noix de coco, Symbole de survie, d’avenir et d’espoir enraciné, cette offrande rappelle que toute transformation commence par un acte, aussi modeste soit-il.

Développement et conscience écologique

En dépit de quelques contretemps, les organisateurs n’ont pas dévié de leur cap. Pour Julienne Ewane, le message essentiel a été transmis. « Le spectacle ne suffit pas. Nous voulons rappeler que le développement et la culture doivent avancer ensemble. Il est temps d’améliorer les conditions de vie de nos sœurs dans les villages », affirme-t-elle. Dans sa conclusion, elle a ouvert une porte sur l’avenir, évoquant l’urgence écologique. « Nous cuisinons encore au bois, participant sans le vouloir à la déforestation. Nous devons apprendre d’autres pratiques. C’est pour cela que nous faisons appel à des experts, pour nous accompagner dans des solutions durables. »

À Malimba, le festival Gisèle Ndoumbe n’est pas qu’un évènement. C’est un souffle. Une boussole. Un poème que les femmes écrivent, rame après rame, vers des lendemains enracinés et lucides.

Cheikh Malcolm RADYKHAL EPANDA

 

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