Dans une correspondance fleuve adressée au président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football, le président de l’Association des clubs de football amateur du Cameroun dénonce les manœuvres frauduleuses qui émaillent le processus électoral qui a démarré mercredi dernier par le scrutin dans les Ligues régionales.
Haro sur le Comité de normalisation ! Feu à volonté sur Dieudonné Happi et son équipe de normalisateurs. La énième sortie épistolaire de l’Acfac s’apparente à un véritable assaut sur le palais de Tsinga. Sous la plume de son président Henri Mballa Ongolo, l’association qui rassemble en son sein les dirigeants de clubs amateurs ne met pas de gants pour tirer à boulet rouge sur le patron de l’organe transitoire installé à la Fécafoot depuis le 11 septembre 2017. En témoigne le volumineux courrier envoyé à l’avocat de Garoua le 12 novembre, ce, en réponse à sa lettre du 8 novembre au sujet du processus électoral querellé. Segment après segment l’expéditeur essaie de démonter l’argumentaire autour duquel Happi a bâti sa dernière sortie au sujet du flou prétendument attribué à l’assemblée générale extraordinaire du 10 octobre 2018.

D’emblée, l’homme exprime son étonnement suite aux déclarations de son interlocuteur lorsqu’il clamait que les statuts adoptés au terme de ce conclave « ont fait immédiatement l’objet d’une publication sur le site web de la fédération Camerounaise de Football », alors que, fait-il remarquer, « ces textes n’ont été publiés que le 7 novembre 2018 à 19h 13 minutes et 57 secondes, comme l’attestent le code de source de la page web concernée, les propriétés du fichier Pdf contenant ces statuts et le procès-verbal de constat d’huissier de justice ». Mballa Ongolo argue que ce n’est qu’après avoir reçu la lettre de l’Acfac du 7 novembre dernier et après la clôture des dépôts des candidatures, que le Comité de normalisation a enfin décidé de publier les statuts de la Fécafoot. Soit vingt-sept jours après leur « adoption supposée ». En clair, poursuit-il, « le fichier des statuts qui a été créé et modifié le 7 novembre 2018 ne pouvait pas avoir été publié à une date ultérieure à sa création. En affirmant le contraire, vous avez travesti la réalité dans le but de tromper la vigilance de ceux qui continuent encore de croire à la neutralité de votre comité, qui œuvre pourtant à la confiscation de la Fécafoot pour des personnes soigneusement sélectionnées. Cette énième manœuvre frauduleuse démontre clairement que vous avez tout planifié afin de priver des textes les membres de la Fécafoot, à l’exception de ceux que vous soutenez et qui les faisaient circuler entre eux, sous les manteaux, en version papier ».
Collèges électoraux
Concernant le cas des Ligues départementales de l’Ouest, le président de l’Acfac estime que les dispositions du statut spécial des ligues décentralisées, les rapports des présidents des ligues départementales du Noun, des Hauts-plateaux, du Haut-Nkam, du Koung-Khi du Nde ont été violés et que malgré les demandes des clubs amateurs, il leur a été refusé de communiquer les copies des documents sur lesquels le Comité s’est basé pour constituer les collèges électoraux dans ces ligues départementales. « Il en est de même pour les cas de Touboro Fc que vous avez abusivement retiré du collège électoral du Mayo-Rey sans nous présenter les documents prouvant que la ligue départementale a organisé le championnat dans le respect du règlement et qu’elle a régulièrement notifié Touboro Fc du calendrier de ce championnat. Sur ce point, sans revenir sur les détails, nous contestons vigoureusement les collèges électoraux départementaux que vous avez publiés sur les régions de l’Extrême Nord, du Nord, de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Ouest et du Sud », tance-t-il.
La valse des clubs fictifs
Au sujet de la place de l’Acfac au sein du football camerounais, l’homme rappelle que jusqu’à preuve du contraire, cette entité représente l’écrasante majorité des clubs de football amateur au Cameroun. « Notre association étant représentée dans les 58 départements du Cameroun, il nous revient de défendre leurs droits quand ceux-ci sont bafoués comme c’est le cas actuellement. Dans le cadre du processus électoral à la Fécafoot nous nous exprimons donc au nom de la majorité des clubs concernés ». Et de constater avec amertume que Happi a transmis les dossiers des candidats membres de l’Acfac à leurs concurrents « qui se sont mis à harceler et à menacer les personnes qui les ont parrainés ». Suffisant pour conclure que le normalisateur en chef est « décidé à imposer coûte que coûte » ses protégés à la tête de la Fécafoot quitte à laisser un chaos généralisé derrière lui. Lire aussi :Dieudonné Happi : «Le président de la Fécafoot sera élu en début décembre»
De quoi lui demander « au nom de l’intérêt supérieur du football et dans le but d’éviter de prolonger la crise qui plombe le développement de notre football depuis de longues années », de « repousser la date de démarrage du processus électoral et de convoquer une réunion en présence des membres du secrétariat technique pour aborder objectivement la question déterminante des clubs dits « fictifs » frauduleusement insérés dans les collèges électoraux départementaux et régionaux ». Une mise en garde visiblement tombé dans les oreilles de sourds puisque les élections dans les Ligues départementales a démarré mercredi sur l’étendue des localités retenus comme « bureau de vote ». A suivre !
Daniel NDING