En notant les assassinats dont ont déjà été victimes les prélats, les évêques exigent que la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat du prélat Jean Marie Benoît Bala.

«Nous évêques du Cameroun affirmons que Mgr Jean Marie Benoît Bala ne s’est pas suicidé ; il a été brutalement assassiné. Voilà un meurtre de plus, et un de trop», s’indignent les évêques du Cameroun. Ils ont fait une déclaration à l’issue de l’Assemblée plénière extraordinaire de ce mardi 13 juin 2017 au siège de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) à Mvolyé. Une rencontre qui intervient des jours après la découverte (le 2 juin 2017) par un pêcheur du corps de Monseigneur Jean Marie Benoît Bala, évêque de Bafia, à quelques kilomètres du Pont de l’Enfance, au lieu dit Tsang à Bafia. La déclaration qui est signée par le Président de la Cenc, l’archevêque de Douala Mgr Samuel Kleda indique : «A l’heure actuelle, le corps est à la disposition des autorités judiciaires en vue de la recherche des circonstances, des causes exactes et des auteurs de ce crime odieux et inacceptable.»
Les évêques attendent les conclusions officielles de l’enquête. Aussi, ils «exigent que toute la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Que les coupables soient nommément identifiés et livrés à la Justice pour qu’ils soient jugés selon la loi.» les évêques attendent de l’Etat qu’il «assume son devoir régalien de protection des vies humaines et notamment celle des autorités ecclésiastiques.» Le fait est que, la mort tragique de Mgr Bala n’est pas un cas isolé. «Nous avons le triste souvenir de plusieurs autres prélats, membres du clergé et personnes consacrées qui ont été assassinés dans les conditions non élucidées jusqu’à ce jour. Pensons notamment à Mgr Yves Plumey (Ngaoundéré-1991), Abbé Joseph Mbassi (Yaoundé-1988), Père Antony Fontegh (Kumbo-1990), les Sœurs de Djoum (en 1992), Père Engelbert Mveng (Yaoundé-1995)…» De quoi avoir des sueurs froides. «Nous avons le sentiment que le clergé au Cameroun est particulièrement persécuté par des forces obscures et diaboliques.»
Dans la déclaration, les évêques demandent notamment aux médias et internautes de «renoncer à la diffamation, aux mensonges, aux calomnies, et leur recommandent le respect de la dignité de la personne humaine, de la vérité, de la pudeur et du discernement.» Les évêques prient pour les meurtriers et «leur demandent de s’engager dans une démarche de conversion urgente et radicale.» Ils encouragent le Peuple de Dieu à «garder courage. Le Christ a vaincu le monde. Vos pasteurs portent avec vous la douleur de cette triste disparition.»
Valgadine TONGA