Pour sauver la population de gorilles estimée à 15.000 au Cameroun, la sensibilisation passera aussi par l’éducation des plus jeunes.
Braconnage, déforestation, maladies mortelles, agriculture itinérante sur brulis, surpâturage, exploitation non durable des produits forestiers et non ligneux… Voilà le lot quotidien des espèces protégées comme les gorilles au Cameroun. Comble de malheur, le pays a signé un décret en 2020 relatif à la désignation d’une concession d’exploitation forestière dans la forêt d’Ebo, dans la Région du Littoral Cameroun. Une lettre signée de 60 défenseurs de l’environnement avait été adressée une lettre au Premier ministre Joseph Dion Ngute pour une volte-face du gouvernement camerounais. Sans succès, comme l’indique le site www.rewild.org.
Président du groupe de spécialistes des primates de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN, responsable de Global Wildlife Conservation, Russ Mittermeier était signataire de la lettre adressée au gouvernement camerounais. «Je ne peux pas comprendre pourquoi le gouvernement créerait une concession forestière à court terme pour détruire une partie aussi importante du patrimoine naturel du Cameroun. La valeur future de l’écotourisme à elle seule l’emporterait de loin sur la valeur du bois, sans parler de toutes les autres valeurs des services écosystémiques que la forêt fournit aux communautés locales», soutenait Russ Mittermeier.
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En attendant que les instances gouvernementales se lancent dans la lutte efficiente contre l’extension des espèces gorilles au Cameroun, le projet Zoo de Prague mène son combat chez les tout-petits. Le point de presse du 17 février 2022 à Yaoundé a permis au directeur du projet, Miroslav Bobek, de revenir sur l’avantage de la sensibilisation dans les écoles, question de protéger les 15.000 individus de gorilles qu’abrite le Cameroun. Une sensibilisation qui a été lancée avec le livre « Histoires de gorilles» en 2007. Cet ouvrage a été traduit cette année en badjoué (une langue parlée dans l’Est du Cameroun).
«L’objectif de cette traduction est de montrer aux enfants de la réserve de biosphère du Dja, habitués à connaitre les gorilles, les pangolins et autre espèces menacées, uniquement sous forme de viande, qu’il s’agit de créatures vivantes, fascinantes qui méritent une protection», explique Malvina Kahleova, interprète.
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«Nous avons distribué 15 000 exemplaires au Cameroun, ainsi que 10 000 cahiers de coloriage, des crayons de couleur de la société tchèque et 120 000 cartes postales avec textes pédagogiques. Les histoires de gorilles ont également été enregistrées en français et diffusées dans les chaînes légalisées», a précisé Joselyn Ewane Aubery, coordonnateur résident du projet.
Valgadine TONGA
