Dans une chanson en hommage aux victimes d’Eseka, l’artiste critique vertement l’inertie ambiante qui sème la «Peur dans la cité».
On a écouté Petit Pays sur des textes engagés mais le titre «Peur dans la cité» qui porte le nouvel album de l’artiste est un véritable coup de gueule. Le vidéogramme officiel n’est pas encore disponible que le titre fait déjà le buzz. De téléphone à téléphone, la chanson de Petit Pays en hommage aux victimes d’Eseka fait le tour. «Peur dans la cité» est un parlé-chanté. Tel un miroir, il nous renvoie l’état d’âme, la colère, la douleur de l’artiste. «Tôt ou tard la vérité va sortir. Le mensonge prend l’ascenseur mais la vérité emprunte l’escalier», martèle celui qui se fait appeler Rabba Rabbi. «Tout le monde est castré. Tu as castré tout le monde…Le seul endroit où les humains marchent avec la tête en bas les jambes en l’air…Tu as opté pour la peur dans vos machins là. Tout le monde a peur de toi, pour un rien tout le monde à peur de toi», dénonce Rabba Rabbi.
Autre extrait du titre éponyme de l’album : «Tu as utilisé et détruit ton entourage pour régner seul. Beaucoup d’innocents sont en prison. Et ça c’est la trahison.» Si Petit Pays déplore le fait que «la rébellion» soit laissée «comme patrimoine», il argue aussi que «nul n’a le droit de se prendre pour Dieu». Le déraillement meurtrier du train 152 de Camrail aurait pu être évité. «L’impunité est la source de tout ce mal. Hommage à tous les disparus d’Eseka. Eseka assiah ! Ce n’est pas de votre faute», console l’artiste. Comme une sentence, Petit Pays prévient le destinataire du message, «tôt ou tard tu vas payer, ça c’est sûr.» Bien sûr, «chaque chose à son temps». A qui s’adresse exactement l’artiste ? Si la cantonade soutient que le message est destiné à Paul Biya, il est cependant clair que Petit Pays ne le cite pas.
Valgadine TONGA