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AccueilEnvironnement : la ville durable est-elle possible au Cameroun ?

Environnement : la ville durable est-elle possible au Cameroun ?

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La ville durable, c’est l’une des thématiques débattues au Cameroun, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’environnement, le 5 juin 2019, avec pour thème «la pollution de l’air». Le constat alarmant étant que les villes camerounaises sont devenues des prisons géantes, dans lesquelles les populations étouffent.

Étouffement à cause de l’augmentation de manière exponentielle de ces populations qui occupent l’espace de façon anarchique et agressent la nature en creusant par ici pour faire les remblais par-là, faisant pousser au final des quartiers populeux et mal lotis. Étouffement à cause des ordures qui sont partout et nulle part, produites tant par les particuliers que par les grosses industries. A ce propos le cliché des bouteilles et déchets plastiques qui remplissent les rigoles, caniveaux et drains nous rappellent la réalité. Etouffement à cause des produits, ustensiles et objets de seconde main ramassés en Europe qui sortent des conteneurs et sont déversés dans nos rues sous le nom de brocante, et retrouvent les maisons par la suite, brocante dans laquelle on retrouve des produits cosmétiques et des eaux de toilettes de toute sorte dont personne ne peut garantir la qualité.

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Le défi de l’urbanisation

Pourtant et de manière irréversible, l’urbanisation devient un phénomène incontournable.  Dans les années à venir, d’ici 2050 selon les estimations des géographes, 60% des populations camerounaises vont vivre dans les villes.  Mais déjà incapables d’assurer un environnement sain au peu d’habitants actuels, ces villes ne seront pas prêtes pour recevoir et gérer la poussée démographique d’ici 30 ans, si rien n’est fait.  Et la solution idoine, ne serait pas comme certains courants urbanistes proposent, de les déporter ailleurs. C’est d’en faire le zonage, les délimiter et penser son développement à partir maintenant, selon le Professeur Mesmin Tchindjang, géographe à l’Université de Yaoundé.

Responsabilité individuelle

De même, la pollution de la ville étant une affaire de tous, à chacun de se poser dès lors la question de savoir ce qu’il n’a pas fait pour éviter que la ville soit ce qu’elle est aujourd’hui, et surtout ce qu’il a fait ou peut faire pour qu’on ait des villes durables demain. Pour les populations il est simplement recommandé de développer ce qui est appelé dans le domaine « les écogestes », et aux gouvernements des politiques plus responsables qui mettent la priorité sur la protection de l’environnement. L’éthique est également à prendre en compte, éthique entendue comme le jugement de nos actes par rapport à nous-mêmes, et non par rapport aux autres, car aussi surprenant que cela puisse être, même les activités les plus insoupçonnées comme les travaux domestiques font partie des principales sources de pollution de l’air. Il est expliqué qu’en utilisant les produits phytosanitaires, des peintures, des produits ménagers et même en cuisinant, nous émettons tous des polluants atmosphériques. D’après les statistiques de l’Onu, environs 4 millions de décès prématurés sont causés chaque année par la pollution de l’air intérieur, la grande majorité d’entre eux dans les pays en développement.

Dans les villes, le secteur du transport représente également environ un quart des émissions de dioxyde de carbone liée à l’énergie, et cette proportion ne fait qu’augmenter. Ces émissions ont été associées à près de 400 000 décès prématurés, toujours selon l’Onu. Au quotidien, les vieux camions sur les routes et dans les villes, qui noircissent l’air par la fumée, des taxis dans lesquelles les passagers ne peuvent respirer parce qu’ils dégagent de la fumée même de l’intérieur, toutes ces motos qui peuplent les routes contribuent à rendre l’air lourd, peu respirable et pollué en fin de compte, donc un danger pour l’homme.

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Pollution inconsciente

L’Etat vient de faire une avance de 6milliards Fcfa à Hysacam. De quoi pousser les employés de la société à reprendre un service normal.
La poubelle abonde.

De même, la combustion des déchets domestiques à ciel ouvert, que l’on fait naïvement tous les jours, les déchets organiques dans les décharges rejettent dans l’atmosphère des substances nocives. Selon l’Onu, 40% de déchets sont brûlés à ciel ouvert à l’échelle mondiale. Mais il est fort à parier que dans la ville de Douala ce pourcentage est plus élevé, car, dans les quartiers, lorsque les populations n’en peuvent plus avec les odeurs des immondices d’ordures, elles ne trouvent pas mieux que d’y mettre le feu. La flamme élimine peut-être la pollution dans les alentours, mais la dissémine simplement dans l’air pour tout le monde désormais, la pollution se fait ainsi à plus large échelle. Sans parler des conséquences du développement industriel sur les villes. A Douala par exemple, et dans les autres villes du pays, les coupures intempestives de l’électricité aggravent la situation, l’absence du courant électrique obligeant les entreprises et autres industries à utiliser les groupes électrogènes dont la fumée noire dégagée contribue fortement à la pollution de l’air.

Urgent réveil

Bref, les relations entre l’homme et la nature sont désormais très conflictuelles, l’homme agressant en permanence la nature et éliminant les arbres qui jouent pourtant un rôle dans la réduction de la pollution de l’air. Les urbanistes font remarquer que dans les villes, même les jardins des maisons qui pouvait servir de cultures vertes, salades et légumes par exemple, ont été entièrement recouverts par du ciment, la végétation étant réduite à sa plus simple expression. Aujourd’hui, selon l’enseignant chercheur à l’université de Yaoundé II Patrice Bigombe Logo, il est urgent de changer de modèle de vie sociale pour arrêter la surexploitation de la nature. Parce que la dégradation de l’environnement s’accélère de nos jours, l’empreinte écologique humaine étant plutôt néfaste.

Comme le rappelait l’écrivain français Antoine de Saint Exupéry, nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants, sous-entendu que nous devons songer à laisser à la postérité la nature telle que nous l’avons trouvée. Et à ce sujet les dirigeants de la ville et du monde en général, sont appelés à faire montre d’une véritable volonté d’y parvenir, car comme le remarquait le conférencier et formateur français Alain Leblay, « se rendre à la COP21 avec des grosses limousines, c’est comme manifester contre la pollution en brûlant des pneus ».

Roland TSAPI

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