Un curieux message vocal en circulation sur la toile suscite des inquiétudes.
«De gré ou de force, même avec les mains, même avec les machettes, nous allons en finir avec Sam Mbende. Prenez ce voice et envoyez partout où vous voulez». L’extrait de ce message vocal fait le tour de la toile depuis le début de semaine. Une sortie qui suscite indignations et incompréhensions chez des artistes, surtout quand l’auteur du message assume ses propos et en est fier, au point de marteler : «C’est Atangana Francis Joël qui parle, le président de la Commission de contrôle des musiques en ligne et des répartitions. Nous allons en finir avec Sam Mbende, avec tous les moyens qu’il faut.»
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Les sempiternels soubresauts entourant la gestion du droit d’auteurs et des droits voisins au Cameroun veulent déjà donner naissance à des actes criminels. Atangana Francis Joël promet, d’attenter à la vie de Sam Mbende, président du conseil d’administration de la Cameroon Music Corporation (CMC), un organisme de gestion collective. Dans les forums culturels WhatSapp, il y en a qui estiment que l’auteur de la menace de mort sur Sam Mbende est coutumier du fait. D’autres artistes tirent la sonnette d’alarme, car cette fois «ça va trop loin. De quelque bord qu’on soit, ceci ne doit pas être toléré. Au-delà des divergences, il y a la morale basique. En dehors de Bilik (pseudo d’Atangana Francis) et quelques-uns de ses compères, je ne pense pas que quiconque dans notre milieu souhaite la mort d’autrui. Là il ne s’agit même pas de souhait mais, de réel projet. Ça nécessite une condamnation unanime. Si ce n’est pas sanctionné, ce sera incompréhensible. C’est un acte extrêmement grave. Non. On ne peut pas permettre que des gens aillent jusque-là ! J’espère que ceux qui cautionnent ça ont une conscience. Je rappelle simplement qu’il est prévu d’utiliser des armes comme des machettes pour ôter la vie à une personne. A Sam Mbende. Chacun sa conscience. Moi j’appelle à une sanction exemplaire», écrit Tatiana Dirane. L’artiste Sissy Dipoko s’est adressé à Dj Bilik pour lui dire que «nous appartenons à la Sonacam. Sam Mbende n’appartient pas à la Sonacam. Je te parle ce matin comme une aînée, comme une maman parce que je pense que tu es en train de pousser le bouchon trop loin. Je t’ai parlé en in-box mais je pense que tu n’écoutes pas. A ton habitude, tu n’entends rien, tu me parles d’être sacrifié. Tu veux être sacrifié pour qui? Pour quoi? Dans quel but? Ok. On ne t’a pas appelé dans la commission de recouvrement, mais on n’a pas appelé beaucoup de gens. On ne m’a pas appelé moi, qui suis comme vous le dites, très proche de Sam Mbende. Quand il va dans les grandes réunions des grandes sociétés je n’y suis pas et ça ne me dérange pas. Chacun fait ce qu’il a à faire.»
Sissy Dipoko poursuit : «Dj tu ne peux pas proférer des menaces de mort et nous te regardons sans rien te dire. Sam Mbende est un père de famille, il est marié il a des enfants. Tu ne peux pas hurler au loup en menaçant de mort un de nos collègues, et nous te regardons. Nous avons un ministère de tutelle qui regarde et applaudit, qui aime ce qui est en train de se passer. Tu veux tout mettre sur le dos de Sam Mbende. Même si Sam pour toi est le diable en personne, tu ne peux pas menacer un être humain de mort. Je sais que tu n’écoutes personne, je ne sais pas qui est derrière toi et te pousse à faire ces voices diaboliques, mais on ne te soutiendra pas. Je te demande d’arrêter. Je m’adresse aussi à la présidente de notre conseil d’éthique. Madame Dinaly, tu dois rappeler Bilik à l’ordre. C’est ton travail. Personne n’a le droit de menacer qui que ce soit…»
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Sam Mbende garde le silence. Les forces de l’ordre observent à distance. De son côté, Atangana Francis Joël fomente certainement son stratagème pour aller au bout de ses menaces.
D.D.