La deuxième édition du Cafdo à Abidjan a permis aux dames de la communauté ‘‘Open Data Pour Elles’’ (ODPE) de marteler l’importance des données dans la quête du développement.
La participation des membres de la communauté ‘‘Open Data Pour Elles’’ à la deuxième édition de la Conférence d’Afrique Francophone pour les données ouvertes (Cafdo), du 17 au 19 décembre 2019 n’est pas passée inaperçue. Les membres de cette communauté ont su imposer leur objectif aux participants venus prendre part à cette rencontre.
Que ce soit lors du Hackathon, organisé par le partenaire du Cafdo, l’Iati (International Aid Transparency Initiative) et au cours du panel d’échanges sur le thème « Genre et données », l’interaction avec les autres participants a été saluée. Ce qui d’ailleurs a fait naitre de nombreuses convoitises. « C’est la première fois que j’entends parler de votre communauté et j’aimerais y prendre part », a souhaité Lucie Noasilalaonomenjanahary, Présidente Nationale de la plateforme Nationale Femmes, Développement durable et sécurité alimentaire (Pnfddsa) de Madagascar.
« Le but n’est pas de gagner mais de faire passer un message et de nous faire connaitre », a affirmé Hajar Bennouri, chef d’équipe de la Communauté au Hackathon. Pari réussi pour ces femmes qui évoluent dans un environnement différent dont, le leitmotiv est de réunir les femmes afin de promouvoir l’utilisation des données ouvertes et réduire la fracture du numérique en Afrique francophone.
Avantages
« Les femmes accusent un sérieux retard dans l’Open Data, en particulier celles de l’Afrique Francophone. Il est important pour celles là de comprendre les enjeux de l’Open Data », relève Madeleine Ngeunga, Data journaliste camerounaise et co-founder de la plateforme Open Data Pour Elles.
L’Open Data, comme l’indique les professionnels du secteur est un mouvement de publication des données publiques de manière libre, accessible et exploitable. Elle présente de nombreux avantages. Au niveau de la transparence de l’action publique, l’Open data permet d’obtenir la confiance des citoyens, avoir une meilleure efficience budgétaire et lutter contre les conflits. Concernant le développement économique, l’Open Data favorise la création d’entreprises et d’emplois, l’émergence de nouveaux métiers, la création de solutions innovantes, pour ne citer que ceux-ci.
C’est donc au regard des enjeux des données ouvertes que cette communauté œuvre depuis quelques mois dans la formation et le coaching de ses membres afin de les perfectionner dans l’utilisation des données ouvertes. En outre, la participation de la Communauté Open Data Pour Elles à la Cafdo 2019 a impulsé un souffle nouveau pour la réalisation de leur objectif. « Cette conférence s’est avérée très enrichissante pour nous, nous avons marqué les esprits présents et nous avons appris de nombreuses choses en prenant part à cette rencontre. Nous avons décidé d’enrichir nos compétences à travers des propositions fortes », affirme Mamadama Bangoura, Data-activiste et membre de la Communauté Open Data Pour Elles en Guinée.
Pour Armande Koffi, de la Côte d’Ivoire, cette expérience s’avère bénéfique pour la communauté qui est en voie de développer des projets qui concourent à informer et à innover. « Open Data est une notion utile pour le développement d’un pays. C’est pourquoi nous allons travailler dur pour nous affirmer », garantit-t-elle. Spécialiste en cartographie numérique, co-founder de la communauté Open Data Pour Elles, Fatima Alher invite les jeunes femmes à s’y intéresser afin d’apporter leur contribution au développement de leur pays. « L’absence de données doit également interpeller les femmes qui représentent un poids important dans la société », fait-elle savoir.
Egalement active sur la scène internationale, la communauté Open Data Pour Elles, à travers ses représentantes a pris part au Forum des Medias et Développement qui s’est tenu du 11 au 12 décembre 2019 à Paris, France. Le but de la Communauté est également de concevoir de petits projets qui intéressent la société civile. ‘‘Open Data Pour Elles’’, regroupe 43 femmes aux compétences diverses, notamment : activistes, cartographe, data-journaliste, sciences politiques, télécommunications, etc. Elles sont actuellement présentes dans 13 pays en Afrique.
Ghislaine DEUDJUI, de retour d’Abidjan