Pour rendre hommage à l’artiste multi-instrumentiste mort en 2013, ses fans ont procédé à un dépôt d’une gerbe de fleurs, sur sa tombe au Cimetière Njo-Njo à Douala.
Vendredi 6 septembre 2019. Une mini banderole accrochée à l’entrée du cimetière Njo-Njo à Bonapriso sur laquelle est marquée «Remember Ashanti Tokoto», attire à peine la curiosité des passants. Surtout les jeunes. Sur les lieux, une grappe de personnes. Certains sont vêtus de tee-shirts blancs sur lesquels est floqué notamment le visage de l’artiste. Ce sont des fans du monument Ashanti Tokoto, décédé en 2013. Ils fans se sont donnés rendez-vous deux mois jour pour jour après le 6èmeanniversaire de son décès pour un dépôt de gerbe de fleurs en guise d’hommage sur la tombe de l’artiste. Quelques airs musicaux de leur idole sont distillés en boucle depuis une voiture publicitaire réquisitionnée pour la circonstance.
Ashanty Tokoto, artiste musicien et danseur emblématique des années 70 et 80 mort le 06 juin 2013 à Vermont en Suisse, a gardé de nombreux admirateurs six ans après sa mort. Jacques Moumbam, ancien choriste et fan incontesté du chanteur est parti de son quartier périphérique de Yassa pour vivre l’évènement. «J’ai écouté la nouvelle à la radio et j’ai tenu à y être», nous raconte-t-il. Cette relation socio-affective, l’artiste a su la sceller avec ses fans par son talent. «Il est l’un des premiers qui a développé le côté attractif de la scène et a intégré les cuivres et les vents dans la musique camerounaise», soutient Manuel Nguisso.
Cet autodidacte poly-instrumentiste, auteur compositeur, interprète, acteur et danseur hors pair a marqué son public et son temps. Les témoignages sont légions comme celui du duel de danse remporté face à l’artiste ivoirien Ernesto Djé Djé lors d’un spectacle au Cameroun. Surnommé «Homme de chèvre», pour sa capacité à imiter les pas de danse de cet animal domestique -qu’il avait à l’époque apprivoisé à son domicile- Ashanti Tokoto a su se distinguer des autres artistes musiciens Camerounais, soutient Jacques Moumbam.
L’auteur de Waka Waka, à travers une discographie riche et variée, a ainsi pris une place importante dans le cœur de ses fans. C’est pourquoi, au regard de l’immensité de ses œuvres, ils ont décidé de le célébrer à leur manière. Pour Débalois Fiatchoua, initiateur de cette rencontre, «il ne faut pas seulement célébrer l’artiste quand il nous procure de la joie, il fait aussi penser à lui après sa mort». Il est rejoint par Ivan Ayuk, représentant de la Société camerounaise de l’art musical (Sonacam). Pour lui, «nous devons être avec nos icônes dans les mauvais et les bons moments et continuer à développer ce côté chaleureux même avec nos célébrités disparues».
Repoussée à deux reprises, cet hommage, qui devait avoir lieu le 6 juin, jour anniversaire de la mort de l’artiste, a finalement eu lieu deux mois après le 6 septembre 2019. «Nous étions fatigués d’attendre les gens. Nous avons décidé, sans moyen, de lancer cette 1èreédition», déclare Joseph Marie Débalois Fiatchoua. L’organisateur de cet évènement promet cependant pour les éditions avenirs un hommage plus grandiose à l’artiste avec des spectacles à des lieux indiqués au cours desquels plusieurs de ses chansons seront interprétées.
Félix EPEE