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AccueilContentieux électoral acte 2 : Tirs groupés contre le camp Kamto

Contentieux électoral acte 2 : Tirs groupés contre le camp Kamto

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Suite à la requête du Mrc devant l’instance en charge du contentieux électoral, le Rdpc, le ministère de l’administration territoriale et Elécam se soutiennent pour réfuter ses arguments.  

L’affaire 17 : c’est l’appellation désormais donnée à la requête introduite devant le Conseil Constitutionnelle en annulation partielle du scrutin du 7 octobre 2018 par le candidat Maurice Kamto. Depuis 48h, cette affaire a mis tout le monde au travail et surtout a fait bouger tout le système gouvernant, même les militaires sont sortis des casernes pour venir s’expliquer devant le président Clément Atangana. L’ampleur des débats est telle que certains des intervenants sont arrivés à la conclusion selon laquelle pendant que certains préparaient les élections, d’autres préparaient le contentieux électoral.

Au nombre des contestataires devant le Conseil constitutionnel dont les délais de saisine sont forclos depuis le mercredi 10 octobre 2018 à minuit, figurent ceux qui ont
Conseil constitutionnel.

L’audience s’est ouverte mercredi par le passage de 12 autres avocats pour présenter la cause défendue par le recourant. De l’impossibilité à faire des élections dans les zones anglophones au refus du ministre de la défense de mettre au service du candidat une escorte militaire pour sa sécurité, en passant par le financement tardif  de la campagne, l’affichage non règlementée, la limitation des mouvements dès 18h le 6 octobre alors que la campagne se poursuivait jusqu’à minuit, les votes multiples, l’insuffisance des bulletins dans certains bureaux de vote, la mise à  disposition des bulletins du candidat Akeré Muna malgré son désistement, la non publication de la liste des bureaux de vote dans les délais, autant de griefs exposés par les conseils du candidat Kamto.

Ce défilé sera clôturé par le candidat lui-même en début d’après-midi. Dans son plaidoyer il s’étonnera du silence du président sortant face à la déferlante de haine qui a cours en ce moment tendant à dresser les Camerounais les uns contre les autres. Pour lui, le peuple Camerounais est debout et nul ne le privera plus jamais de sa liberté, et de finir en demandant au président du Conseil de se garder d’être l’instrument de passage forcé de monsieur Biya Paul pour un 7eme mandat.

Le bal de l’administration

La contre-offensive à toutes ces accusations a été lancée par Elections Cameroun, accusé par les avocats du camp Kamto. Pour son directeur général adjoint Abdoul Karimou, l’organe en charge des élections n’a rien à se reprocher, son rôle étant circonscrit «aux opérations électorales» qui se limitent le jour du vote. Il soutient que les listes des bureaux de vote et des électeurs ont bel et bien été affichés à temps, encore que les électeurs ont toutes les informations sur leurs cartes électorales et ne peuvent pas se perdre. Le reste des griefs n’étant pour lui  que des questions politiques et philosophiques.

Propos soutenus par l’avocat de l’institution, Maitre Atangana, qui qualifiera les procès-verbaux présentés la veille par les Conseil de Maurice Kamto  de pas autre chose que des tracts. Et rappellera surtout qu’au moment où le candidat Akéré Muna avait déclaré sa coalition, l’élection avait déjà commencé dans d’autres pays. Le ministère de l’administration territoriale, aussi incriminé, était à la barre. Avec deux avocats et son secrétaire général. Tous pour réfuter toutes les accusations contre le ministère, en expliquant par exemple qu’il n’y aucun délai légal pour la mise à disposition du candidat du financement de la campagne, lequel a d’ailleurs été refusé par le plaignant.

Le Rdpc se défend et défend l’administration

Suite à la requête du Mrc devant l’instance en charge du contentieux électoral, le Rdpc, le ministère de l’administration territoriale et Elécam se soutiennent pour réfuter ses arguments.
Kamto devant le Conseil Constitutionnel.

Absents à cette audience, étaient la Crtv et le ministère de la Communication, accusés d’avoir fait la part belle au candidat sortant Paul Biya pour la couverture médiatique. Mais le Rdpc s’est bien chargé de les défendre. Sous la conduite du ministre Joseph Owona, le parti au pouvoir a voulu donner une réplique à la mesure de l’attaque. Dans une première prise de parole, le ministre a d’abord répondu de tout, prenant la défense du processus dans l’ensemble, du ministère de l’administration territoriale, d’Elecam et de l’armée. Non sans rappeler que l’administration n’est plus sous la botte du Rdpc car le Cameroun change.

Il a ensuite laissé la place à leur avocat Maitre Eyango, pour qui le contexte sécuritaire est résiduel puisque ne touchant que deux régions sur 7 dans le pays. Admettant presque tous les griefs énoncés par le recourant, il s’étonne de ce que ce dernier ne sollicite l’annulation des élections que dans 7 régions alors que tous ces faits étaient perceptibles sur tout le territoire national. D’après l’avocat, aucun texte de loi n’exige de signer les procès-verbaux. Comme quoi tout ce qui a été présenté la veille est authentique, même sans signature. Et de conclure qu’il ne s’est rien passé d’anormal dans le pays, la commission nationale de recensement des votes ayant bien fait son travail.

Votes en (in) sécurité

Le ministre Elvis Ngolle Ngolle viendra quant à lui expliquer comment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest les élections se sont bien déroulées, grâce à l’effort conjugué du Rdpc et de l’armée. Il rassure que ces deux régions du pays sont encore habités par des Camerounais qui ont l’amour de la patrie et ne demandent qu’à être protégés ; malgré la situation difficile depuis les 24 derniers mois. Il sera soutenu dans cette lancée par deux colonels de l’armée, le Colonel magistrat Sone Adjang et le Colonel Mvondo Akounto Jean Legrand, lesquels ont réaffirmé le rôle républicain de l’armée, prête à servir les institutions et pas les hommes ni les partis politiques. Les deux soutiendront que si le candidat Kamto n’a pas bénéficié d’une escorte c’est simplement parce qu’il n’a pas frappé à la bonne porte, il devait s’adresser aux autorités administratives localement compétentes au lieu de saisir le ministre de la défense.

L’arme du crime mise à nue

Le passage du Rdpc sera clôturé par le ministre Joseph Owona dans une deuxième prise de parole. Cette fois pour exprimer son inquiétude face à la sortie de Maurice Kamto plutôt dans la journée, sortie qu’il qualifie de discours d’investiture. Pour lui tout cela n’est pas innocent. Fustigeant au passage ce qu’il appelle la pseudo coalition, il affirmera que du côté du Rdpc ils restent attachés à la paix et attendent sereinement les résultats.Tout serait fini là si l’un des membres du Conseil constitutionnel ne tenait pas à démontrer que les procès-verbaux présentés la veille par les conseils de Maurice Kamto étaient faux. Les procès-verbaux qu’il sortira seront récupérés par les avocats de la défense, qui prendront la salle à témoin du fait qu’aucune signature n’est portée sur des pages contenant des chiffres, juste des listes de présence annexées à la fin des documents. L’affaire a été mise en délibéré pour ce soir à 18h, le temps de se pencher dès ce matin sur la requête du candidat Osih Joshua du Sdf. Le suspense reste maintenu au 3eme jour.

Roland TSAPI

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