En principe, se tiendra ce jour, le conseil d’administration du Matgenie (Parc National de Matériel de Génie Civil) dont la tenue est capitale pour tous les personnels dont les arriérés de salaire ont dépassé la barre du milliard de Fcfa, et qui depuis sont las des sempiternelles promesses mirobolantes du ministre Nganou et des atermoiements funestes des dirigeants, les personnels du Parc du matériel de génie civil. Les employés comptent faire parler leurs voix dans un contexte de confiscation de l’entreprise publique par une coterie mafieuse.
Lire aussi :Développement routier : voici le plan directeur 2020-2035
En juin 2022, le ministre Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics(Mintp) et tutelle du Matgenie, pondait une note d’information dont l’exploitation révélait des «solutions de sortie de crise pour l’entreprise» alors sur le bord du dépôt de bilan. Le Mintp préconisait le paiement d’une subvention d’exploitation de l’ordre de 659 millions de Fcfa et de l’assainissement des ressources humaines et de l’outil de production. Tout le monde pensait que l’application de ces mesures allait modifier la donne et offrir une bouée de sauvetage à l’entreprise. Hélas force est de constater que les choses ont plutôt empiré. Au point où la solution idoine pour certains serait la privatisation de l’entreprise dont l’expertise du personnel et l’outil de production pourraient allécher des repreneurs potentiels.
Salaires irréguliers, faux diplômes, tribalisme exacerbé…..
Le paiement des salaires est devenu épisodique. Les agents restent de longs mois sans salaire et lorsque la direction générale daigne penser à eux, ils ne perçoivent que seulement 3 mois de salaires sur 12 et très souvent, même que ce petit pécule fait l’objet de chantages infâmes avec des retenues fantaisistes et non justifiées. Et pendant ce temps, personne ne donne la moindre assurance que les salaires impayés seront un jour payés. Car, l’addition est salée aujourd’hui avec plus d’un milliard de Fcfa d’arriérés de salaires…
Ayant fait l’objet de nombreuses récriminations par le passé pour la gabegie et la mauvaise gouvernance qui ont fait fleurir en son sein la technique maléfique des agents fictifs, le Matgenie est aussi devenu un réservoir idoine pour les faux diplômes et les permis de conduire frauduleux. Curieusement, tous ces malfaiteurs passent entre les mailles du filet tissé par la commission Ad hoc, mise en place par le Mintp Nganou Ndjoumessi. Les employés fictifs touchent des salaires de cadre et pendant ce temps, le matériel qui végète au soleil est loué en douce aux particuliers et le produit prend la direction des poches de la mafia.
Au Matgenie, apprend-t-on, tous les directeurs sont intérimaires. Personne n’a été confirmé jusqu’ici. Dans ce contexte d’instabilité, l’incertitude du lendemain favorise la gabegie, le vol…
Henri DIABATE