Durant toute cette année, les fils Akwa vont célébrer, écrire l’histoire du King Dika Mpondo Akwa, signataire plénipotentiaire du traité germano-camerounais.
12 juillet 1884-6 décembre 1916. Cent ans déjà que le King Dika Mpondo Akwa est mort. Son nom n’évoque peut-être pas grand-chose chez plus d’un. King Dika Mpondo Akwa était le Roi des Bonambela (devenu Akwa). Il est le signataire plénipotentiaire du Traité germano-camerounais du 12 juillet 1884. En clair, c’est lui qui avait ratifié ledit traité. Les autres Rois étaient des témoins. A travers le traité, les rois et chefs «du territoire nommé Cameroun» cédaient la souveraineté, la législation et l’administration de leur territoire à la firme allemande Woermann et Johannes Voss. La population devait garder ses terrains et les emplacements sur lesquels se trouvaient les villages. Les frais de péage devaient continuer à être reversés aux rois et chefs. Hélas ! Les Allemands foutent au pied leur alliance et désapproprient les habitants de leurs terres. Le King Dika Mpondo Akwa qui «prend la tête de la résistance va passer le restant de sa vie à combattre héroïquement contre les injustices faites à son peuple. Envoyé en exil à Campo où il meurt le 6 décembre 1916. Son fils, le Prince héritier Ludwig Mpondo Dika Akwa est fusillé en 1914», raconte le Roi Din Dika Akwa III, descendant de Dika Mpondo Akwa.
Mémoire africaine
Pour l’actuel Roi des Akwa, il n’était pas envisageable que le centenaire de la mort de ce combattant passe sous cape. D’où le grand hommage qu’il a initié en la mémoire de King Dika Mpondo Akwa. L’évènement va de décembre 2016 à décembre 2017. La cérémonie officielle de lancement a eu lieu ce jeudi 26 janvier 2017 à la Salle des Fêtes d’Akwa à Douala. Autorités traditionnelles du canton Akwa, élus du peuple ont répondu à l’invitation. Selon Din Dika Akwa III, l’hommage «vise à honorer la mémoire de King Dika Mpondo Akwa et éclairer l’opinion nationale et internationale sur la valeur héroïque de son combat ; contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire du Cameroun ; contribuer à l’émergence d’une mémoire africaine indispensable pour penser et construire un développement reposant sur des repères liés à notre propre environnement.» L’une des espérances de la communauté Akwa est la reconnaissance par l’Etat du Cameroun «de King Dika Mpondo Akwa comme figure historique nationale», dixit le Roi Din Dika Akwa III. Pour le président du comité de supervision Dr Honoré Njime Akwa : «Nous sommes des lanceurs d’alerte des pistes, et que ces pistes soient comme un boulevard pour que les jeunes générations puissent retrouver leurs repères.»
Exposition, conférence internationale, carnaval, tragi-comédie musicale, animations, concert… meubleront les activités. Un constat a été relevé. Pour un héro de sa trempe, les Akwa devraient associer la communauté Sawa en particulier, et le Cameroun en général à cet évènement.
Valgadine TONGA