Hier maire de Bangangté, celle qui est présentée comme l’héritière de Françoise Foning au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) aura désormais la charge de porter le projet d’urbaniser et de démocratiser l’habitat au Cameroun. Elle succède à son frère du département du Ndé, Jean Claude Mbwentchou.
Nuit de fête à Bangangté ! Liesse et ambiance jubilatoire jusqu’au petit matin. La nouvelle de la nomination de Célestine Ketcha Courtès vendredi dernier, a été célébrée avec faste et solennité par les forces vives du département du Ndé, les élites et les populations, particulièrement émues par ce qu’elles ont appelé la «marque de sollicitude du chef de l’Etat ». Lui qui a fait de «Madame propre», le nouveau ministre de l’Habitat et du Développement urbain. L’ancienne présidente du conseil d’administration de la Panthère sportive du Ndé remplace à ce poste un fils du terroir, Jean Claude Mbwentchou. A ce titre, elle est désormais responsable entre autres, de « l’élaboration et de la mise en œuvre d’un plan d’amélioration de l’habitat, tant en milieu urbain qu’en milieu rural ; de la mise en œuvre de la politique d’habitat social ; du suivi de l’application des normes en matière d’habitat. Mais aussi de l’élaboration et du suivi de la mise en œuvre des stratégies d’aménagement et de restructuration des villes en relation avec les administrations concernées ; de l’élaboration et de la mise en œuvre des stratégies de développement social intégré des différentes zones urbaines », tel que indiqué dans l’organigramme de ce département ministériel.

Mouiller le maillot pour le Rdpc
Cette promotion est une juste récompense pour le travail abattu par l’heureuse élue à la tête de la commune de Bangangté mais aussi un retour d’ascenseur pour cette figure de proue du Rdpc dans cette partie du pays. Fervente militante du parti au pouvoir et infatigable présidente de l’Ofrdpc, Célestine Ketcha Courtès est présentée par beaucoup de caciques du régime comme l’héritière de la défunte Françoise Foning au sein de cette formation politique, pour laquelle elle y met tout son engagement, son dynamisme et sa réputation de bosseuse acharnée. Aux meetings, elle harangue les foules, elle « mouille le maillot ». Patronne de l’exécutif communal depuis 2007, elle a placé Bangangté au trône de la ville la plus propre pendant plusieurs années. Des résultats qui l’ont installée dans les cœurs de ses populations qui ne jurent que par elle. Une aura qui fait (logiquement) ombrage à certaines élites, qui redoutaient depuis lors, de voir Ketcha Courtès devenir ministre. Elles qui ont fait feu de tout bois pour la déstabiliser. C’était sans compter le crayon du N’nomgui qui vient de la propulser au prestigieux poste de ministre. De la femme modèle au maire exemplaire, Célestine Ketcha Courtès a remporté la bataille contre ses détracteurs. Cameroun : Paul Biya remanie le gouvernement
Des trophées et des lauriers
Elle qui a également récolté beaucoup de trophées sur le plan local et surtout international pour sa capacité à innover et des projets réalisés. Son dynamisme a déjà habitué les populations à la voir intervenir régulièrement à l’étranger dans le cadre des rencontres axées sur la coopération entre les communes du Nord et celles du Sud. Ce même dynamisme lui a valu de nombreuses distinctions honorifiques. Entre autres, Officier de l’ordre national de la valeur, Chevalier de l’ordre national de la valeur, Officier de l’ordre national du mérite et Chevalier de l’ordre national du mérite. Célestine Ketcha Courtès est titulaire d’un Baccalauréat A4, d’un Brevet de technicien supérieur en Techniques commerciales.
Mais aussi d’un diplôme d’Études supérieures de Commerce et d’Économie. Elle intègre par la suite les Cimenteries du Cameroun comme cadre commercial et marketing avant de s’adonner exclusivement aux affaires. Née le 13 octobre 1964 à Maroua, région de l’Extrême-Nord Cameroun, le nouveau Minduh est à la fois femme politique et, opérateur économique. Depuis décembre 2015, elle occupe la tête du Réseau des Femmes élues locales d’Afrique (Refela) représentant l’Afrique centrale. Elle est également présidente de la section Refela-Cameroun.
Daniel NDING