Un atelier sur la question et organisé par le rappeur Valsero s’est tenu ce jeudi 5 janvier 2017 à Douala. Les artistes sont venus en grand nombre.

Comment gérer sa carrière artistique? Quelle place accordée aux réseaux sociaux et aux médias traditionnels dans sa carrière ? Comment gagner en visibilité ? Voilà quelques préoccupations soulevées à l’Atelier général organisé par Valsero via l’association culturelle Jeune et Fort. Black La Rue, Franko, Boudor, Skill Papy sont entre autres rappeurs présents au master class de ce jeudi 5 janvier 2017 à l’Institut français de Douala.
Selon Darysh, professionnel des Tic, les artistes font preuve soit d’ignorance, soit de paresse. «Il suffit de fouiller parce que tout se trouve sur le net. Comment positionner son produit ? Quelle stratégie mettre en marche pour impulser son produit ? Comment agrandir sa communauté sur sa page officielle… Ce sont des choses faciles à trouver sur le net», argumente l’exposant. Spécialiste en question de droit d’auteur, Tony Mefe a entretenu les artistes sur l’administration de carrière. Producteur du Studio Ndabott, l’artiste Krotal a présenté à ses jeunes frères les arcanes de la production et de l’encadrement. Producteur/directeur artistique de Md4, Jean Louis Moussinga a poursuivi les travaux avec le thème sur le développement d’une carrière professionnelle. Joyce Fotso a présenté l’importance d’une collaboration entre l’artiste et les médias.
Show-biz
«L’intérêt pour moi dans cet atelier était de savoir comment développer et pérenniser ma carrière, de savoir de qui m’entourer, et comment gérer les relations avec les médias. J’ai eu toutes les réponses à mes questions et au sortir de cette expérience, je me sens grandi. Je suis mieux outillé pour affronter le milieu du show-biz», soutient Skill Papy. Initiateur du master class, le Général Valsero fait savoir que l’ambition est «d’outiller les artistes amateurs aux mécanismes nécessaires à la professionnalisation. Il s’agit de créer un cadre qui permet de mettre en contact les professionnels avec des artistes dans le but d’un échange qui permettra à ces derniers (les artistes) de pouvoir envisager une carrière professionnelle.» Il est parti d’un constat : «On a beaucoup d’artistes avec un talent fou et on se demande toujours pourquoi ça ne décolle pas. C’est parce qu’on a un défaut de professionnalisation. On a décidé, avec mon association ‘‘Jeune et Fort’’ de mettre sur pied ce master class qu’on a appelé l’Atelier général.»
Valsero reconnait que la musique camerounaise en générale est malade d’un manque politique. Bémol quand même : «Je crois qu’on a moins de problèmes dans le Hip hop que nos amis du Bikutsi ou du Makossa. Nous dans le Hip hop on peut faire les disques d’Or en France (référence à Franko, ndlr), on peut gagner des Mtv Awards mais ça ne risque pas d’arriver à un chanteur de Bikutsi. Donc on est même mieux loger. On tient le master class parce qu’on est trop nombreux, plus de 5000 artistes de Hip hop selon la Synamur (Syndicat national des acteurs des musiques urbaines, Ndr). Et on est des perfectionnistes. Donc, la connaissance n’est jamais un trop.» Est-ce que l’initiative va se répéter ? «Je ne sais pas, réponds l’organisateur. En fait ce sera au besoin et à la demande. Mais chacun peut être appelé à le faire. On peut avoir des masters class des producteurs, de cinéma, de réalisateurs…»
Valgadine TONGA