Après «Mut Binam» puis «Njan», le vocaliste et multi-instrumentiste revient avec un troisième album, «Jam». Tout un évènement, porté par une belle histoire. Armand Biyag présente ce chef-d’œuvre au public de Yaoundé, ce jeudi 19 mai 2022 dès 19h, dans la salle de spectacle de l’Institut français du Cameroun. Ce spectacle gratuit arrive après celui de Douala qui avait fait salle archicomble. Ci-dessous, le chanteur-auteur-compositeur conte à La Voix Du Koat les points saillants de Jam.
LVDK : Parlez-nous de l’histoire derrière album « Jam » ?
Ce troisième album « Jam » était un évènement pour moi ; parce que j’ai bénéficié d’une bourse de l’Institut français de Paris. Je suis allé en résidence à la Cité des arts de Paris où j’ai passé trois mois avec les autres musiciens. J’ai eu la possibilité de Jamer avec les autres, grâce au projet « Makounè Jam » que je devais proposer. Je devais partager le Makounè de chez nous avec d’autres artistes, d’autres cultures, d’autres sonorités. C’est ce qui fait que ce soit un évènement pour moi. Parce que comme je l’ai dit, j’allais à la rencontre des autres partager le Makounè, le mélanger et le fusionner avec d’autres sonorités. Cet album que je présente aujourd’hui (mercredi 11 mai 2022 ndlr) est la fusion de toutes ces rencontres que j’ai faites. D’où son nom Jam qui signifie en langue bassa «évènement».
Lire aussi : Musique : Armand Biyag conte ses traces
LVDK : Que ramenez-vous de toutes ces rencontres ?
Je ramène de la diversité. Je ramène toutes ces influences que j’ai rencontrées, toutes ces personnes qui venaient de partout, avec qui j’ai discuté. Je me souviens, quand je suis arrivé. Le premier mois, je travaillais sans arrêt en studio, dans mon appartement. Un jour, la directrice arrive me demande, Armand est-ce-que ça va ? Je lui réponds, ça va. Elle me dit, je te trouve très fatigué, qu’est-ce qui ne va pas. Je lui dis qu’effectivement que je suis fatigué, parce que je n’arrête pas de bosser. Elle me demande ce que j’ai bu pour travailler, si j’ai mangé chinois, japonais, si je suis sorti voir des Maliens jouer, des Sénégalais. Effectivement c’était cela la résidence. Il fallait se balader un peu partout. On avait des pass pour des concerts, des bibliothèques, des Musées. Il fallait aller s’imprégner de la culture. Rencontrer les autres, discuter avec eux, voir comment ils pensent la musique, comment ils la conçoivent. Et c’est ce que je ramène aujourd’hui.
Lire aussi :Bientôt dans les bacs… Armand Biyag volume 3
LVDK : Y a-t-il des collaborations dans cet album ?
Oui. Il y a des collaborations. Elles sont plus instrumentales parce que j’ai plus rencontré des musiciens que des chanteurs, c’est la particularité de la Cité des arts. J’aurai un featuring avec Gaëlle Wondjé parce que je rends hommage à Manu Dibango dans cet album, et elle est la personne indiquée, étant considérée comme la fille adoptive de Manu. Je collabore aussi avec certains artistes locaux tels que Franck Ngouma du groupe Kundé.
LVDK : Quelles sont les thématiques abordées dans ce troisième album ?
Ce sont les thèmes que j’aborde toujours. C’est-à dire l’être humain, le sensibiliser comme dans le titre « Salag» dans lequel je demande de ne pas arrêter de travailler, de cultiver l’effort. Au lieu de passer des journées à se lamenter, il faut continuer de travailler, sans relâche.
LVDK : Quelle est la particularité de cet album par rapports aux deux premiers ?
La particularité c’est que j’ai travaillé dans plusieurs pays. Je ne me suis pas arrêté à Paris. J’ai eu la chance d’aller à Dakar, en Tunisie, au Burundi où j’ai fait des rencontres.
Lire aussi :Discographie : Andy, Final D, Roger et Armand Biyag en Ré majeur
Entretien avec Blanchard BIHEL