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L’administration camerounaise à l’épreuve d’ internet

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A un moment dans la ville de Douala, une annonce publicitaire disait que l’illettré n’était plus celui qui ne sait pas lire, mais celui qui ne sait pas se servir d’un outil informatique. On pourrait dire aujourd’hui qu’une administration caduque et obsolète est celle qui ne sait utiliser l’outil internet.

Le ministère de la Communication n’a pas de site internet, d’après les recherches. Sur sa page Facebook, la dernière actualité date de 8 mois
Roland Tsapi.

Le site internet est de nos jours un outil incontournable pour toute institution qui se respecte, et qui épouse l’air du temps. Plus que jamais, il est primordial de posséder un site Internet. Que ce soit simplement pour que les gens puissent entrer en communication avec une institution, une entreprise ou une association, ou pour agrandir la clientèle, qui pour le cas d’un ministère est constituée par les usagers, une page web est le meilleur outil pour atteindre les  objectifs. Contrairement aux autres médias, le Web est accessible de partout à travers le monde, en tout temps et par tout le monde.

Les citoyens exigent une meilleure information, une consultation plus accrue et une participation plus active dans le processus de prise de décisions. Aujourd’hui, le gouvernement électronique offre aux autorités publiques l’opportunité de proposer aux citoyens des informations de qualité, d’interagir avec eux et de les encourager à participer à l’élaboration de politiques publiques. Cependant, pour réussir cette mission, il faudra disposer nécessairement de sites publics de qualité et régulièrement mis à jour. Pour qu’elle soit vraiment effective, la bonne gouvernance suppose des citoyens bien informés, consultés régulièrement et qui participent au processus de prise de décision. Avec le développement des TIC, de nombreux pays mettent en place des cyber-stratégies dont les objectifs principaux sont d’informer le citoyen, lui permettre d’interagir avec le gouvernement et simplifier sa relation avec l’administration.

Au Cameroun, chaque fois qu’il y a un évènement que le gouvernement juge majeur, son porte-parole, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, fait une conférence de presse pour donner leur point de vue. Laquelle conférence est relayée par les médias certes, mais en compte rendu. Il n’est pas possible pour le citoyen lambda d’avoir par la suite une copie intégrale du propos liminaire, ou même une vidéo de la conférence, alors que ces éléments devraient être disponibles sur le site internet du ministère. Contre toute attente, le Ministère de la Communication du Cameroun n’a pas de site internet, d’après les recherches d’il y a deux jours. Mais il serait étonnant que le temps d’un week-end, un site ait été mis en ligne. Sur la toile, on peut au plus trouver une page Facebook  du Mincom, sur laquelle la dernière actualité date du 26 octobre 2016, faisant allusion à la catastrophe du train 151 à Eseka. Rien sur un évènement récent. Depuis plusieurs années pourtant, certains services de l’Administration camerounaise disposent d’un site Internet. Même comme beaucoup d’incohérence a souvent été observé quant aux adresses et les noms de domaines. Mais dans l’ensemble, ces sites sont caractérisés par leur pauvreté sur le plan informationnel, l’obsolescence des informations et leur faible utilité pour ne pas dire leur inutilité pour les citoyens, pour le secteur privé, pour les collectivités locales, pour les ONG, pour les développeurs comme pour les décideurs politiques.

Le ministère de la Communication n’a pas de site internet, d’après les recherches. Sur sa page Facebook, la dernière actualité date de 8 mois

Soigner l’image du pays

Nous insistons sur le cas du ministère de la Communication, parce qu’il est non seulement la tutelle de toute organe d’information, mais aussi parce que son chef de département ne cesse d’interpeller les journalistes pour leur demander de donner une information juste, prise à la source, dont il se réclame être la bonne. Et quand après cela, il ne dispose même pas d’un site internet sur lequel on peut avoir ne serait-ce que la version officielle des faits, quand on tombe plutôt sur une page Facebook avec une dernière actualité datant de 8 mois, on a presque envie de se demander de qui se moque-t-on. Pourtant ce ministère, comme tous les autres d’ailleurs, dispose d’une cellule de communication, dont le rôle est d’assurer la mise à disposition du grand public de toute information sur le ministère, ses responsables, ses missions, ses activités. Pour le cas spécifique du Mincom, le décret qui l’organise, indique qu’il est placé sous l’autorité d’un ministre, et précise que le ministre de la Communication est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique du Gouvernement en matière de communication. En plus, il apporte son assistance aux chefs de départements ministériels dans la mise en œuvre de leur stratégie de communication.

Ses missions sont donc suffisamment nobles et importantes, pour qu’ils se permettent d’être absent de la toile. Les Camerounais de la diaspora qui suivent l’actualité de leur pays, n’ont d’autres sources d’informations que les sites internet. Même au pays, beaucoup de citoyens qui n’ont pas le temps de suivre ni la radio ni la télévision, trouvent le moyen de consulter les sites internet sur les smartphones pour être informés. Et le ministre de la Communication, dont le rôle est de soigner l’image du pays, ne peut raisonnablement être absent sur l’autoroute de l’information. En son absence, les internautes consomment ce qu’ils y trouvent, se forgent une opinion avec.

Roland TSAPI, Journaliste

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