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AccueilSérie/Abus de la police municipale (Acte3)

Série/Abus de la police municipale (Acte3)

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Nous n’avions pas fini de parler des abus de la police municipale,  qu’elle frappait encore, cette fois dans les opérations des destructions à Bonamoussadi dans l’arrondissement de Douala V. Dans la journée de jeudi 18 mai, les agents de la mairie que dirige Gustave Ebanda sont descendus dans les rues pour détruire les devantures de certains édifices à usage commercial, pour  défaut de paiement de la taxe de prolongement. Vous avez bien compris, la taxe  de prolongement. Une nouvelle trouvaille.

Jeudi, les agents de la mairie on détruit les devantures des édifices à usage commercial, pour  défaut de paiement de la taxe de prolongement, une nouvelle trouvaille.
Roland Tsapi.

Selon les explications de ces bourreaux, payer la taxe sur l’occupation de la voie publique ne suffit plus, au cas où vous voulez mettre une bâche ou des tôles pour couvrir la devanture de l’édifice, il faut encore délier la bourse. Interrogés sur le montant à payer, ces agents disent qu’il faut d’abord ouvrir le dossier à 11500Fcfa, et attendre l’étude. Plus est, l’arbitraire avec lequel cette opération est menée montre bien qu’il s’agit une fois de plus de l’arnaque. Sur la même ligne,  les gros bras cassent des devantures en évitant soigneusement d’autres. Les témoins disent que c’est contre la somme de 15000 Fcfa qu’on échappe à leur fureur destructrice. N’allez pas savoir où va cet argent. Toujours est-il que les investigations que nous avons menées pour en savoir plus auprès de la mairie ont révélé qu’il s’agit purement et simplement de l’arnaque. « Aucune taxe pareille n’existe, c’est simplement de l’abus », nous confie un membre de l’exécutif communal de cette mairie.

Une enveloppe pour le conducteur

Quel est l’objectif recherché par ces agents ?  Sûrement pas de dégager les voies publiques et faciliter la circulation. Parce que pendant qu’ils s’acharnent avec un cynisme doublé de cupidité et motivé par la jalousie sur les devantures des particuliers, ils évitent ou feignent de ne pas voir les nombreuses carcasses des voitures qui jonchent les chaussés dans cet arrondissement. Tout le long des routes, sont alignées de vielles voitures et camions, parfois marqués de peinture rouge depuis plusieurs années. Mais nos agents ne considèrent pas cela comme des encombrements de la chaussée, ou des menaces. Ce sont plutôt des bâches et des tôles posées pour prévenir des intempéries qui posent des problèmes pour la mairie, alors que personne ne s’en plaint.

Ici est le lieu de se poser aussi des questions sur les ambitions du maire Ebanda Gustave de Douala V. Pourquoi se consacrer à dégager les voies déjà libres, alors que toutes les routes de Kotto, Lendi, Makepe, Logbessou, Pk 11, 12, 13, jusqu’à 17 qui abrite l’un des campus de l’université de Douala, et tous les nouveaux quartiers ne sont pas encore ouvertes ? Et celles qui l’ont été sont dans un état piteux, état bien mis en exergue avec le retour des pluies. Pour ce qui est de cette ouverture des routes, certaines populations qui rêvent encore que la mairie ou la Communauté urbaine sert à quelque chose, ont entrepris de faire des demandes auprès de ces institutions, afin quelles viennent avec des engins au moins passer un coup de pelle sur la voie impraticable. Après plusieurs rendez vous, on finira par leur dire que les machines sont disponibles mais il faut qu’ils payent le carburant et préparent une enveloppe pour le conducteur. Les plus déterminés sont obligés de faire le porte à porte au quartier pour y arriver. Ceux qui croient au devoir régalien de l’Etat se rendent simplement compte qu’ils ne représentent rien.

Les  agents de police municipale se montrent plutôt pressés de se retrouver là où on ne les attend pas. On ne les voit jamais curer les caniveaux pour assurer la salubrité comme le demandent les textes. On ne les voit jamais en train de nettoyer des cimetières, parce qu’aucun cadavre ne pourra sortir négocier avec eux. La situation est telle que la mairie est devenue pour les populations un ennemi, au lieu d’être cette alliée qui devait aider le citoyen à se sentir bien chez lui. Quand les populations font allusion à la mairie à Douala, c’est toujours péjorativement. Les  mairies et la Communauté urbaine représentent désormais la désolation, tout ce qui est répression, arnaque et escroquerie.  Elles ne sont là que quand il faut payer telle ou telle taxe, mais jamais là pour mettre un lampadaire ou remplacer un de défectueux, pour ne citer que cet exemple.

C’est vrai que sur le plan réglementaire, la mairie est tout à fait fondée à instituer de nouvelles taxes en fonction des nécessités, mais cela doit se faire au travers d’une délibération du conseil municipal, qui, rappelons le, doit être affichée afin que chacun en prenne connaissance. C’est à partir de ce moment là qu’elle peut être opposable à tous. Mais les taxes ne doivent pas être décrétées au gré des individus qui cherchent seulement à se remplir les poches, en utilisant la mairie comme couverture.Vous constaterez que ces opérations d’arnaque se font le plus souvent le jeudi ou vendredi, pour mieux préparer le week-end. Suivez mon regard. Et dans le souci de transparence, le maire devrait prouver son innocence dans ces abus et  arnaque, en veillant à ce que les auteurs de tels actes soient punis, sinon tout silence vaudrait complicité.

Roland TSAPI, Journaliste

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