L’objectif de cet atelier organisé par l’association Shield Against Torture est de sensibiliser les différents acteurs sur les affres de la torture.
Surpopulation, promiscuité, insalubrité…, les conditions de vie en milieu carcéral dans des pays africains sont déplorables. La vidéo projetée ce vendredi 26 octobre 2018 à Douala durant l’atelier de l’association camerounaise Shield Against Torture en dit long. Dans le vidéogramme réalisé par le Réseau Equitas, les acteurs dénoncent les conditions de détention «honteuses, inhumaines, des cellules malsaines et mal aérées ; les gens font les selles dans des sachets.» C’est vrai que ces cas ont été notés dans la prison centrale d’Ouagadougou au Burkina Faso. Mais le Cameroun est tout aussi concerné. Philippe Nanga, coordinateur de l’Ong Un Monde Avenir souligne dans l’élément que «les actes de torture des forces de l’ordre sont devenus légions dans l’Extrême-Nord suite à la lutte contre Boko Haram.»
L’atelier qui réunit forces de maintien de l’ordre et organisations de la société civile vise à réprimer tout acte de torture sur le sol camerounais. Comme l’indique Me Cheikh Ali Al Assad, membre de l’association, il est question de «sensibiliser les participants de la nécessité de la Convention de la torture en vulgarisant la convention des Nations Unies contre la torture, et son Protocole facultatif. C’est d’abord le Réseau Equitas qui nous a formés. A notre tour, nous organisons des actions collectives, donc chacun au niveau de sa localité organise une activité au cours de laquelle il vulgarise la Convention contre la torture. Ils aident également les participants à comprendre ce que c’est que la torture, à la distinguer des autres notions voisines.»
Le Code pénal camerounais est clair sur la question. Il indique en son article 277 alinéa 3, que la torture est «tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aigües, physiques, mentales ou morales sont intentionnellement infligées à une personne par un fonctionnaire, une autorité traditionnelle ou toute autre personne… aux fins d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux.» Sous cape, un gardien de la paix nous confie : «Il faut sensibiliser les acteurs de la chaine judiciaire, car ce sont eux qui doivent répercuter le message. Il y a aussi une chose à relever, les conditions de travail sont extrêmement difficiles parce que parfois on demande aux acteurs de travailler alors qu’on ne leur donne pas le moyen de le faire.» A la fin de l’atelier, les participants sont appelés à œuvrer par la sensibilisation ou le lobbying pour que le Cameroun ratifie le Protocole Facultatif de la convention des Nations Unies contre la torture.
V.T.