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L’emprise de la rumeur dans la société camerounaise contemporaine

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La rumeur est la valeur qu’une certaine opinion accorde à un événement multiplié par le degré d’incertitude. Elle est ce que la pensée, la croyance ou l’opinion met en vitrine.

La rumeur sur fausse mort de Muhammadu Buhari, ces dernières semaines, annoncée, en grandes pompes, par plus d'un a semé autant de controverse
Serge Aimé Bikoi.

C’est une histoire qui se conte et se raconte de relais en relais, de personne à personne, de génération en génération en subissant des distorsions, des transformations, des grossissements et des transgressions en fonction des attentes, des préjugés et des fantasmes populaires. « On a dit que… », « il parait que.. », « il semblerait que… », « savez-vous que… », « il se pourrait que… tel est décédé », etc. Ces formules rébarbatives traduites au conditionnel sont, en général, récurrentes relativement au cas des rumeurs relatives à certains faits portant sur des personnalités politique et publique d’ici et d’ailleurs. La fausse mort de Muhammadu Buhari, ces dernières semaines, annoncée, en grandes pompes, par plus d’un a semé autant de controverse si bien que d’aucuns se sont rebiffés maintes fois dans leurs articles ou sur leurs posts sur les réseaux sociaux. Voilà donc comment une rumeur sur la fausse mort du Chef d’État nigérian alimente et sédimente l’actualité mortifère et funéraire dans l’agora.

Par le passé, l’on avait eu droit à une rumeur d’un tel acabit dans l’espace public camerounais. Nous nous souvenons qu’en 2004, alors que le Président de la République du Cameroun avait passé plusieurs semaines à l’étranger sans que le peuple n’eût une information crédible sur son état de santé, un site internet dont le promoteur est Ndzana Nsémé avait jeté un coup de pavé dans la mare annonçant le pseudo décès de Paul Biya. Cette folle rumeur avait, tous azimuts, investi l’arène sociétale. Les uns soutenaient la « thèse » de la « mort » du prince alors que d’autres battaient en brèche cette scorie pour le moins inimaginable. Ainsi, des jours se sont-ils écoulés sans que l’opinion publique nationale et internationale ne soit singulièrement renseignée sur cette rumeur. La scène publique avait donc été agrémentée par cette mauvaise nouvelle au point où certains thuriféraires du sérail ne sussent plus, curieuse histoire, à quel sain se vouer.

C’est grâce à l’ancien Secrétaire général de la Présidence de la République, Jean-Marie Atangana Mébara, et à l’ancien ministre de la Communication, Jacques Fame Ndongo, que cette rumeur avait été dissipée de l’agora. Juste un simple communiqué a permis la dissuasion de cette pseudo nouvelle macabre. C’est donc grâce à l’intermédiation de ces deux figures politiques que la vraie information avait été relayée et amplifiée. Toute chose qui fut, à l’époque, couronnée par la médiatisation et la spectacularisation de la ré-apparition du chantre du Renouveau sur la scène publique. Interrogée, à ce propos, à la descente de l’avion à l’aéroport de Nsimalen, sur la diffusion de sa fausse mort, le Chef de L’État dira, avec une teinte d’humour et de sarcasme, ceux qui ont souhaité et parlé de ma mort doivent savoir que je leur donne rendez-vous dans  vingt ans. Et cela fait treize ans que ce propos de Paul Biya date.

Serge Aimé Bikoi, Journaliste et Sociologue du développement.

 

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