Le 26 décembre 2025, le village de Mbvumbélé, dans l’arrondissement de Lokoundjé, a bénéficié de la remise officielle de projets d’intérêt communautaire par la Socapalm. À travers la dotation d’équipements adaptés aux besoins locaux, la cérémonie consacre l’aboutissement d’un long processus de concertation et réaffirme le partenariat entre l’entreprise agro-industrielle, les communautés riveraines de la Kienké et l’administration.
Sous un ciel de fin d’année, chargé de symboles et d’attentes, la cérémonie officielle de remise des projets d’intérêt communautaire au village de Mbvumbélé, dans l’arrondissement de Lokoundjé, par la société agro-industrielle Socapalm, a marqué d’une véritable « tache d’huile » le partenariat tissé entre les deux entités. L’événement a suscité joie et sourires au sein d’une communauté sortie massivement pour exprimer sa reconnaissance. Comme pour rappeler que le Père Noël ne s’adresse pas qu’aux enfants, mais sait aussi se pencher, en toute circonstance, sur les besoins collectifs. Deux pirogues de huit mètres de long, un moteur Hors-bord de 15 chevaux un tricycle flambant neuf sorti de l’usine de montage, ainsi que deux débroussailleuses tout juste déballées de leurs cartons sont ainsi venus matérialiser cet esprit de partage et de solidarité communautaire.
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Fruit d’un dialogue engagé depuis près de quatre ans, l’événement dépasse la simple donation pour traduire les termes complexes d’un « bon voisinage » patiemment négocié entre une communauté et son partenaire industriel. Pour le village, il répond à des besoins concrets ; pour l’entreprise, il s’agit d’un investissement stratégique dans son acceptabilité sociale et sa certification RSPO. La cérémonie scelle ainsi un pacte social qui apaise, sans l’effacer, une relation de dépendance réciproque.
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Dans son mot de bienvenue, le chef du village, Bekouo Henry, rappelle la longue attente ayant précédé cet aboutissement : « Le village Mbvumbélé a attendu quatre ans pour bénéficier de ces projets communautaires ». Une déclaration sobre, qui dit à la fois la persévérance des populations et le temps long des procédures, révélant la position de demandeur dans laquelle se trouvent souvent les communautés riveraines.
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Prenant la parole au nom de la Socapalm, Bertho Doboyi Sime inscrit ce geste dans la continuité des relations avec les villages riverains, évoquant notamment le report accepté l’année précédente. Il souligne la pertinence immédiate des équipements remis : « À vue d’œil, nous comprenons directement à quoi ces projets vont servir ». Toutefois, son propos est marqué par une exhortation constante à la communauté : gérer ces biens « en bon père de famille ». Une formule qui, au-delà de l’appel à la responsabilité, introduit une condition implicite liant la bonne gestion des équipements à la durabilité du partenariat.
La parole administrative vient ensuite cadrer l’événement. Rodrigue Nguiamba, représentant le sous-préfet de Lokoundjé, salue l’aboutissement de nombreuses réunions bipartites et tripartites, tout en rappelant l’exigence d’un impact réel sur les conditions de vie des populations. « Ce ne sont pas les biens d’un clan », martèle-t-il, insistant sur la gestion collective des équipements. Son intervention vise à prévenir toute appropriation individuelle et à réaffirmer le rôle régulateur de l’État dans la relation entre l’entreprise et la communauté.
À l’issue de la cérémonie, l’autorité administrative exprime un satisfecit sans ambiguïté : « Notre sentiment ne peut être qu’un satisfecit de l’évolution de ces populations dans le sens du développement local ». Un propos qui traduit la satisfaction de l’administration face à l’aboutissement du processus, tout en félicitant « la société Socapalm pour les efforts consentis en faveur des populations riveraines ». Derrière ces mots, se dessine la reconnaissance d’un rôle citoyen assumé par l’entreprise dans l’accompagnement du développement local, avec la promesse d’une administration dont « la main reste tendue pour d’éventuels partenariats à venir ».
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La cérémonie se poursuit au débarcadère de Mboa Manga, où les deux pirogues sont remises de manière symbolique. Le chef du village détaille alors les usages attendus de chaque équipement : les débroussailleuses pour la salubrité, le tricycle — « un engin qui produit » — pour le transport et le soutien aux recettes de l’école communautaire, et les pirogues pour la pêche, le tourisme et d’autres projets économiques. L’ensemble vise à renforcer l’autonomie économique du village et à réduire les charges jusque-là supportées par les populations.
Dans un satisfecit empreint de reconnaissance, le chef de Mbvumbélé remercie « le Directeur de plantation, et toute son équipe, qui travaillent jour et nuit pour mettre à l’aise les villages riverains ». Il rappelle que Mbvumbélé n’est pas un cas isolé : « Nous sommes 23 villages autour de la SOCAPALM », soulignant ainsi l’ampleur de l’action citoyenne de l’entreprise dans le bassin de la Kienké. Ces propos, accompagnés d’une exhortation à poursuivre le dialogue, traduisent l’esprit de partage et de co-construction qui a marqué la cérémonie.
Investissement social et durabilité
Pour la Socapalm, cette donation s’inscrit dans une stratégie plus large de responsabilité sociétale. Interrogé, Bertho Doboyi Sime la présente comme « la consécration de notre relation avec les villages riverains » et un pilier de la RSE de l’entreprise. Il la relie directement à l’objectif de production d’une huile durable, conforme aux standards RSPO, qui exigent l’adhésion et l’implication des communautés locales.
Ainsi, le don apparaît comme un investissement social. Il contribue à construire l’acceptabilité sociale, condition essentielle à la stabilité des opérations et à l’accès aux marchés internationaux exigeants. La légitimité de l’entreprise se trouve en partie négociée à travers ces actions concrètes en faveur des villages riverains.
Récolte symbolique en fin d’année
En cette fin d’année, période traditionnellement associée aux récoltes, la cérémonie de Mbvumbélé prend la valeur d’une moisson aux fruits multiples. Pour la communauté, elle marque l’aboutissement d’une longue attente et l’acquisition d’outils pour un développement endogène. Pour la SOCAPALM, elle représente la récolte des fruits d’une politique de dialogue et de proximité, renforçant son ancrage territorial et son capital de confiance.
Au-delà de la remise de matériel, l’événement fonctionne comme un rituel social où se formalise un pacte de coexistence. Un pacte dans lequel la communauté gagne en capacités concrètes et l’entreprise en légitimité citoyenne, même si certaines attentes structurelles, notamment foncières, demeurent et dessinent les contours des négociations futures. Comme l’a résumé le chef du village, « aujourd’hui, nous avons tendu la main et la SOCAPALM a répondu favorablement ». Une main tendue qui, en cette fin de cycle annuel, symbolise à la fois le partage, l’espoir et la continuité du dialogue.
Cheikh Malcolm EPANDA






