Une délégation conduite par le ministre Joseph Le sillonne depuis ce lundi 20 octobre 2025, certaines localités de la région, pour appeler au calme et au vivre-ensemble.
Dans le sillage du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, une mission de haut niveau, conduite par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, sillonne depuis ce lundi 20 octobre 2025, les villes de Garoua-Boulaï, Mandjou, Bertoua et Batouri. Cette initiative, inscrite dans le cadre des « très Hautes Prescriptions » du Chef de l’État, Paul Biya, vise à préserver la paix et à promouvoir le vivre-ensemble dans un contexte d’attente tendue des résultats définitifs. Devant les populations de Garoua-Boulaï, le ministre Joseph Le a lancé un plaidoyer vibrant pour la raison et la responsabilité, mettant en garde contre les conséquences catastrophiques de la violence. « Respecter les résultats des urnes, c’est respecter la volonté collective », a-t-il affirmé, avant de poser une question rhétorique saisissante : « À quoi sert le pouvoir s’il n’y a plus de pays à gouverner ? ». Dans une allocution poignante, il a peint un tableau des destructions que pourraient entraîner des conflits. « Quand tout sera détruit, quand les écoles, les hôpitaux, les marchés et les maisons auront brûlé (…), qui restera-t-il pour gouverner ? Des ruines ? Des larmes ? Des tombes ? » a-t-il asséné, martelant que « la guerre n’a jamais apporté la victoire » et que « la haine n’a jamais bâti un pays ».
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Le membre du gouvernement s’est présenté, aux côtés des autres élites de la délégation, non comme des militants politiques, mais comme des « messagers de la paix ». Il a déclaré porter le message du Président Paul Biya, qu’il a qualifié de « mendiant de la paix », enjoignant à chacun de « préserver la paix, rejeter la violence, et protéger notre vivre-ensemble ». Ce message d’apaisement s’est doublé d’une mise en garde sévère contre les « appels au chaos » lancés, selon les autorités, par certains acteurs politiques, faisant explicitement référence à des personnalités comme « Issa Tchiroma et consorts ». L’élite de l’Est accuse ces derniers de tromper les populations et de semer la division. « Pendant qu’ils seront en sécurité, c’est nous (…) qui paieront le prix du désordre », a-t-il averti, exhortant particulièrement les jeunes à ne pas se laisser manipuler.
Une feuille de route pour la cohésion
Au-delà des avertissements, la mission a servi de cadre à l’établissement d’une feuille de route pratique pour la cohésion sociale. Le ministre a lancé un appel solennel aux leaders religieux, associatifs, aux chefs traditionnels et à tous les groupes organisés pour qu’ils deviennent des relais actifs du message présidentiel. Il a cité les mosquées, les tontines et les réunions associatives comme des « canaux privilégiés » pour diffuser la paix. « L’État a les moyens de protéger les paisibles citoyens (…) Mais l’État ne peut pas tout faire seul. Chacun de nous doit devenir un apôtre de la paix, un gardien du vivre-ensemble », a-t-il insisté, appelant à une responsabilité collective. La rencontre s’est conclue sur une série d’acclamations unanimes de l’assistance, scandant « NON au désordre » et « OUI à la paix et au développement du Cameroun ».
Ange-Gabriel OLINGA BENG