En son temps, c’est-à-dire en 2016, il y a de cela 9 ans, un narratif délibérément simpliste et essentiellement mystificateur avait voulu faire passer l’insurrection armée survenue dans les régions administratives du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour une réaction spontanée de populations désabusées, réaction portée par une jeunesse elle aussi supposément désillusionnée.
Ce qui ne se disait alors pas, c’est qu’une insurrection armée a toujours résulté d’une planification longue et minutieuse, le prétexte devant être trouvé, des fonds mobilisés, des hommes endoctrinés puis recrutés et formés aux techniques de sédition, armes et munitions utilisées à cet effet ne faisant pas d’apparitions miraculeuses entre les mains des insurgés.
En réalité, des forces tapies dans l’ombre en attente d’un élément déclencheur se seront servies des légitimes revendications corporatistes comme d’un prétexte pour mettre en marche une infernale mécanique programmée longtemps à l’avance. De même aujourd’hui, la conclusion d’alliances apparemment contre nature n’a rien d’une improvisation.
Le fait découle d’une démarche soigneusement planifiée assortie d’une répartition des rôles et des secteurs d’activité entre deux extrémismes, l’un se réclamant d’un antédiluvien fondamentaliste religieux, l’autre d’une lugubre obédience émancipationniste.
Pris dans ce contexte, le présumé antagonisme idéologique entre ces deux séparatismes n’est que posture de façade, les trajectoires de tous deux convergeant aussi bien sur des ambitions telles que le démantèlement de notre territoire national, que sur l’instauration d’une zone de pénombre sapientale au sein de l’intergénérationnelle camerounaise.
Qu’il soit avéré que les mouvances terroristes du Septentrion et du Nord-Ouest/Sud-Ouest camerounais répondent du même donneur d’ordres ne serait dès lors qu’une demi-surprise, tout comme l’aura été l’usage d’engins explosifs improvisés dans l’Extrême-Nord, tout comme l’est la récente irruption de ces mêmes artifices pyrotechniques dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
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L’éventualité d’un pareil développement aura du reste été évoquée lors de multiples concertations entre les autorités camerounaises en charge du secteur de la sécurité, de même qu’avec les responsables des autres pays du pourtour du Bassin du Lac Tchad en charge de la lutte contre le terrorisme. Les mesures prises à l’occasion de ces diverses assises ont permis de renforcer les moyens de lutte qui ont jusqu’ici, limité la prolifération des engins explosifs improvisés dans les zones en proie à l’insécurité.
De très nombreuses attaques sont ainsi déjouées ou repoussées, des pièges sont régulièrement détectés et neutralisés sur les voies de communication, bien que malheureusement, quelques-uns de ces actes de barbarie aveugles parviennent à atteindre leur but. Ce qui est loin d’entamer notre détermination à tous. Car, d’un autre côté, la collaboration de plus en plus étroite entre les populations et leurs forces de défense et de sécurité, permet de dissiper l’épais nuage de la psychose que veulent faire planer les extrémistes violents dans l’esprit de ces mêmes populations.
Aussi, et loin de constituer une espèce de »Game Changer », autrement dit, loin de provoquer un renversement de la situation sur le terrain, situation irréversiblement en faveur des forces républicaines populaires et sécuritaires, les évolutions récemment observées dans les modes d’action des coalitions obscurantistes s’apparentent plus à des opérations de communication, qu’à de véritables avancées au plan stratégique.
Au détour d’incestueuses collusions et de crapuleuses allégeances, il s’agit pour les groupuscules terroristes de se redonner un semblant de contenance, dans le vain espoir d’ainsi retarder l’inexorable échéance de leur extinction. Car le moment arrive fatalement, où le Peuple du Cameroun va dire à tous les gourous et doungourous de la pourriture terroriste, »Game Over’‘ !!!
ATONFACK GUEMO
Capitaine de Vaisseau
Chef de division Communication – Mindef
