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AccueilA La UneÉducation rurale : quand la Socapalm construit ce que l’État camerounais abandonne

Éducation rurale : quand la Socapalm construit ce que l’État camerounais abandonne

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Alors que l’analphabétisme continue de miner les zones rurales, la Socapalm, entreprise agro-industrielle spécialisée dans la production d’huile de palme, engage une politique éducative atypique. À coups de béton, de craies et de convictions, elle bâtit des écoles dans des territoires souvent livrés à l’oubli administratif.

Loin des salons climatisés et des promesses ministérielles sans lendemain, la Socapalm bâtit une autre idée du progrès. Dans les villages enclavés où l’analphabétisme rôde comme un spectre colonial, l’entreprise implante l’école comme on érige un rempart. Et soudain, entre palmiers et poussière, l’espoir se conjugue entre engagement de l’entreprise, réalités quotidiennes et silence.

Entre 2023 et 2024, les rapports de développement durable de la Socapalm documentent une série d’actions concrètes : réhabilitation d’infrastructures scolaires, équipement de salles de classe, restauration de logements pour enseignants, et surtout, participation directe au financement des salaires, à hauteur de 50 % dans certains établissements publics primaires et secondaires. À Kienké, Mbongo, Mbambou, Édéa ou Dibombari, les effets sont tangibles. Ces investissements ne sont pas accessoires. Ils répondent à un vide structurel. L’entreprise agit là où l’État peine à maintenir sa présence éducative.

Politique scolaire inclusive

Contrairement aux écoles d’entreprise souvent réservées aux enfants de salariés, la Socapalm opte pour l’inclusion et fait de l’instruction un levier de cohésion sociale.

Lire aussi : Socapalm : la vérité derrière les palmes  

Ce choix, discret mais déterminant, transforme l’entreprise en opérateur de justice éducative. Elle n’agit pas pour se substituer aux institutions, mais pour répondre à une carence devenue structurelle. Ainsi, dans les zones reculées, chaque tableau noir n’est pas seulement une surface d’écriture. Il devient une déclaration. Aussi, la Socapalm revendique un ancrage territorial à travers des gestes simples, mais structurants. Notamment, scolariser, loger, équiper. Il ne s’agit donc pas seulement d’éduquer, mais de stabiliser des communautés, de ralentir l’exode, d’offrir des perspectives. En agissant ainsi, la Socapalm dépasse la logique d’entreprise : elle devient un acteur territorial de plein exercice.

Lire aussi :Socapalm : une vie au service des communautés   

Dans un pays où l’école publique recule dans de nombreux bassins ruraux, la démarche de la Socapalm interpelle. Elle interroge aussi la capacité de l’État à assumer ses missions éducatives fondamentales. L’entreprise ne le dit pas ouvertement, mais son action souligne par contraste l’urgence d’une réponse publique durable.

À Mbongo ou Mbambou, ce ne sont pas les discours qui font école. Ce sont les murs. Ce sont les enfants qui, chaque matin, reprennent le chemin des classes grâce à un acteur économique devenu relais de service public.

Lire aussi :Socapalm Edéa : entre préservation de la biodiversité et réconciliation sociale   

Le cas de la Socapalm pourrait constituer un modèle émergent de partenariat éducatif dans les zones rurales : financement partiel des salaires, ouverture des écoles aux populations riveraines, soutien à l’infrastructure. Si ce modèle venait à s’institutionnaliser, il poserait les bases d’une nouvelle forme de gouvernance partagée en matière d’accès à l’éducation. Mais cela nécessite un dialogue plus franc avec les autorités locales, les communautés, et surtout, une reconnaissance politique du rôle que jouent certaines entreprises dans la structuration du tissu social rural.

En s’investissant dans l’éducation, la Socapalm ne signe pas simplement une politique Rse. Elle engage une vision territoriale du développement. Son intervention n’est pas une parenthèse humanitaire, mais un prolongement stratégique de son ancrage local.

Dans ces zones longtemps marginalisées, l’école redevient possible, visible, accessible. Et si l’huile rouge a longtemps été le symbole des tensions foncières, elle devient ici — par l’effort éducatif — un outil de réparation et de projection. L’entreprise, loin des postures, s’inscrit dans une démarche où chaque salle de classe construite porte une idée simple. « On ne développe durablement un territoire qu’en alphabétisant son avenir », conclut un responsable de la plantation de Mbambou.

Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA 

 

 

 

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