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Est : l’allaitement maternel exclusif en voie de disparition 

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Très peu de mères allaitantes adhérent à cette pratique recommandée pendant les six premiers mois de vie du bébé.

« Dans les années 2000, je me souviens que ma mère allaitait souvent mes petits-frères jusqu’à l’âge de 2 ans. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Par snobisme, la jeune génération préfère l’allaitement artificiel », soutient Duchelle Narmaye, jeune fille mère de 20 ans. A contrario, Yolande Ekoumou a choisi l’allaitement maternel exclusif depuis trois mois  qu’elle a accouché. « Au début, j’ai rencontré des difficultés, mais le soutien de mon entourage et des professionnels de la santé m’a aidée à poursuivre ce type d’allaitement qui est bénéfique pour moi et pour mon bébé ».

Au Cameroun, le système de santé recommande l’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois.  Pourtant, les avantages pour la santé des mères et des bébés sont nombreux. Selon un personnel en service à l’hôpital régional de Bertoua, « le lait maternel sauve la vie des nourrissons. C’est un aliment complet qui couvre tous les besoins des bébés pendant les 6 premiers mois. Cette méthode favorise leur croissance car le lait maternel contient des anticorps qui les protègent contre les maladies, notamment contre la diarrhée et les infections respiratoires ». Sur un autre plan, soutient notre source, l’allaitement maternel exclusif renforce le lien entre la mère et l’enfant. Malgré ces avantages, le message ne passe pas dans la région de l’Est. En effet, selon les statistiques de l’enquête démographique et de santé (EDS) réalisée en 2018 par l’Institut national de la statistique du Cameroun (INS), et reprises par l’Unicef, seulement 50% des mères d’enfants respectent cette recommandation contre 40% au niveau national.

Pour expliquer leur attitude, de manière globale, les femmes allaitantes de l’Est indiquent qu’elles sont confrontées à de nombreux défis. Parmi lesquels les tabous, le manque de soutien, les problèmes de santé et les pressions socioculturelles pour choisir l’allaitement maternel exclusif. Au-delà, certaines invoquent des raisons personnelles. « Je ne veux pas que mon bébé pleure tout le temps. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de lui donner le lait en poudre dès sa naissance », explique Joséphine Meke, jeune fille de 19 ans. « Je sais que l’allaitement maternel est important pour la santé de mon bébé. Mais il y a des moments où je n’ai pas assez de lait. Alors je dois lui donner du lait en poudre pour compléter », ajoute Aïcha, mère d’un bébé de 6 mois.

Au-delà du soutien dont peuvent bénéficier ces femmes du personnel de santé, des proches ou de la communauté pour transcender les difficultés liées à l’allaitement maternel exclusif, Francis Kambang, un acteur de la société civile qui promeut la nutrition infantile à l’Est pense que « pour les femmes qui ont un emploi, le gouvernement devrait rallonger la durée du congé de maternité pour le faire passer de trois à six mois désormais à défaut de créer des espaces d’allaitement au travail pour ces femmes ». Pour les autres sans emploi, il préconise des campagnes de sensibilisation suivies de l’observance au niveau communautaire en intégrant les époux pour le soutien moral et nutritionnel car, soutient-il, une femme qui allaite doit être bien alimentée.

Ange-Gabriel OLINGA

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