Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr), leurs besoins ont augmenté alors que l’aide humanitaire a drastiquement diminuée.
Suite aux conflits politico-armés ayant affecté la République Centrafricaine ces vingt dernières années, des milliers de réfugiés ont été accueillis au Cameroun. Notamment dans la façade Est qui couvre les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Dans ces trois régions, selon les données du Hcr, l’on dénombre à ce jour 322.036 réfugiés répartis sur sept sites. Gado-Badzéré, Ngam, Borgop, Lolo, Mbilé, Timangolo et Ngarinsingo. Les mêmes données du Hcr révèlent que 30% de ces réfugiés vivent dans les sites aménagés et 70% dans les communautés d’accueil.
Comme il est de tradition chaque 20 juin de l’année, un hommage leur est rendu à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des réfugiés. A la place des fêtes de Bertoua, la 24ème édition célébrée sous le thème : « Pour un monde qui accueille les personnes réfugiés », a réuni en un seul lieu, un parterre d’invités, d’acteurs humanitaires et représentants des Gouverneurs de l’Adamaoua et du Nord. Occasion pour Mme Saoudatou Bah Mansare, chef de la Sous-délégation Hcr de Bertoua, d’exprimer sa gratitude à toutes ces autorités et aux populations hôtes, pour leur contribution à la solidarité internationale à travers l’hospitalité, la générosité, la protection et l’assistance fournies aux réfugiés depuis des années.
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Dans son allocution de circonstance, Jacques Mekok, représentant des acteurs humanitaires et des partenaires de développement a affirmé que la notion de solidarité envers les réfugiés encrée dans les us et coutumes africaines est une réalité palpable dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord et qu’elle se vit au quotidien. Grace à cette solidarité des populations locales, de nombreux réfugiés centrafricains se sentent au Cameroun comme dans leur pays. Dans leurs différentes communautés d’accueil ou ils sont installés, les réfugiés centrafricains qui ont des compétences et des talents les mettent à profit, pour subvenir aux besoins de leurs familles. Pour Grégoire Mvongo le gouverneur de l’Est, « la République du Cameroun a toujours été et continue d’être une terre d’asile. De nombreux réfugiés centrafricains qui ont bénéficié de cette hospitalité camerounaise s’inscrivent de plus en plus dans le processus de retour volontaire ».
Gestes de solidarité
Dans un contexte mondial morose marqué par la baisse des financements des interventions humanitaires, le Hcr estime pour sa part qu’aucun geste n’est petit en faveur des réfugiés. Accueil, plaidoyer, emploi, assistanat sanitaire, assurance en sécurité alimentaire, inclusion au sein des écoles locales, inclusion sociale, cession temporaire des terres, assistance et protection, etc., sont des gestes de solidarité qui peuvent aider les réfugiés à reconstruire leurs vies. Dans les localités de Touboro, Mbaimboum, Ndokayo, Kentzou, Yokadouma, Bétaré-Oya, Ndokayo, Tongo Gandima, Guiwa-Yangamo, Mandjou, Kétté et bien d’autres, les activités économiques de certains réfugiés centrafricains impactent positivement les recettes fiscales des collectivités territoriales décentralisées. En guise de doléance, a indiqué Teddyos Zembego Mossia, président des réfugiés Centrafricains de Bertoua, « nous voulons que l’Etat du Cameroun garantisse d’avantage nos droits et améliore nos conditions de vie à travers la prise en compte des réfugiés dans le système national de protection sociale ».
Ange-Gabriel OLINGA BENG
