Les activités de la première édition de la cérémonie qui récompense les meilleurs acteurs du marché boursier de la sous-région Afrique Centrale, s’achèvent ce 6 avril dans la ville de Douala.
Créer une saine émulation entre les acteurs des marchés ; vulgariser les produits financiers ; informer les investisseurs sur les opportunités du marché financier ; augmenter le nombre d’opérations capitalistiques… Ainsi se résume les objectifs de la Cemac Capital Market Awards (CCMA), qui joue son acte 1 du 5 au 6 avril 2023 dans la capitale camerounaise, Douala.
A la conférence de presse précédant l’évènement, Salomon Douala Epale, le directeur de La Lettre Sarl (agence qui organise les CCMA), avait indiqué que la première journée sera consacrée à une exposition des produits de la finance. C’est ce qui a été fait. L’hôtel la Falaise de Bonanjo a aussi servi de cadre à des ateliers de formations, pour le grand plaisir des étudiants. Représentant du directeur de la Cosumaf, Jean Claude Mbilla pense qu’« au-delà des récompenses que les uns et autres vont recevoir, il y a des formations animées par des professionnels. La récompense en fait c’est pour les professionnels, ceux qui tiennent le marché. Et on se base sur un certain nombre de critères pour décerner les prix. Mais avant tout ceci, il y a des formations, qui, nous le pensons, vont renforcer la culture boursière. »
Lire aussi :Marchés boursiers : la Cemac tient ses Awards
Le Docteur Andrew Gwodog est l’un des experts sollicités par l’organisation et la Cosumaf pour les ateliers. Il est le Directeur général de la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (Scg-Ré), cotée à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac). Dr Andrew Gwodog se souvient que pour compter parmi les 23 sociétés cotées à la Bvmac, ça n’a pas été aisé, ce qui témoigne plutôt du professionnalisme de la Bvmac. « La Scg-Ré (filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques) a été choisie par l’Etat gabonais à l’effet d’une part, d’ouvrir son capital à l’ensemble des ressortissants de la Cemac ; et d’autre part, de faire son introduction à la bourse. Cela s’est passé à travers un certain nombre d’étapes. La première consiste en un renforcement des capacités des managers de la société. La seconde consiste à mettre en ordre l’ensemble de l’information financière, puisqu’il est important de pouvoir intéresser les investisseurs potentiels à acquérir les parts dans une société. Ces investisseurs requièrent généralement que l’information financière soit propre, que la communication financière soit la plus professionnelle possible, ce qui va leur permettre de s’engager librement », se rappelle le Dr Andrew Gwodog.
«Nous avons fait notre entrée à la bourse au mois de janvier, pour le compte de l’Etat gabonais, dans le cadre de la redynamisation du marché financier. Lorsqu’une entreprise recherche du financement pour se développer, elle peut faire recours à ses actionnaires ou solliciter un prêt à la banque. La bourse n’était pas encore usitée. Pourtant elle est un vivier important qui permet de lever des fonds à partir desquels vous allez vous développer. Dans notre cas à la Scg-Ré qui avait un capital de 10 milliards de Fcfa, afin d’atteindre ses objectifs de développement en Afrique, nous avons pensé intéresser les investisseurs de la sous-région. Ce n’était pas l’option la plus facile parce qu’il y a beaucoup de contraintes. Mais nous l’avons fait. On a réussi à lever 5 milliards », poursuit le Dg de la Scg-Ré.
La Cnps en action
L’entrée en bourse de la Scg-Ré n’est pas passée inaperçue. « Notre opération boursière a été appréciée au-delà de la Cemac, puisque nous avons des investisseurs nouveaux qui sont des Canadiens, des Belges, des Camerounais, des Français, des Sénégalais, des Marocains. Nous sommes donc partis d’une entreprise gabonaise à 10 milliards de capital, pour une entreprise aujourd’hui internationale puisque ouverte à l’ensemble des investisseurs, comme la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) du Cameroun que nous remercions, qui fait son entrée avec plus de 5% du capital social de la Scg-Ré et un poste administrateur. Ça prouve que lorsque votre dossier est bien tenu, que votre état financier est correctement présenté, et qu’un management de qualité n’a pas peur de communiquer des informations, vous avez la possibilité de susciter beaucoup d’intérêts. L’opération de la Scg-Ré a suscité beaucoup d’intérêt. Nous avons eu 7 milliards 69 millions d’intention de souscriptions, 5 milliards 600 millions de souscriptions réelles payées. Mais puisqu’on ne recherchait que 5 milliards, nous avons réduit le capital à 5 milliards.»
La remise des distinctions de la Cemac Capital Market Awards a lieu ce soir.
Valgadine TONGA
