Un atelier de formation sur la couverture des maladies infectieuses adressé aux journalistes scientifiques se tient depuis lundi 5 décembre 2016 à Yaoundé.

Depuis près de cinq ans, l’Afrique fait face à de nombreuses épidémies de maladies infectieuses. Des pays comme le Ghana, le Cameroun, la République Démocratique du Congo (RDC), l’Ethiopie, l’Angola, le Kenya et l’Ouganda ont par exemple été touchés par l’épidémie de fièvre jaune. La poliomyélite s’est déclarée au Cameroun, au Niger, en Somalie, en Guinée-Equatoriale, à Madagascar, au Sud-Soudan, au Nigéria entre 2012 et 2016. S’agissant de l’épidémie de la fièvre de Lassa, des cas d’infection ont été enregistrés en 2012 au Nigéria. L’épidémie de la fièvre de la Vallée du Rift est notée en Mauritanie (2012 et 2016), au Sénégal (2013) et l’épidémie de Marburg a touché l’Ouganda en 2012 et 2014. Dans le cas d’espèce de l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola, les experts de l’Institut pasteur et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont noté des épidémies en RDC, en Ouganda en 2012, en Guinée, en Sierra-Leone et RDC en 2014. Les maladies telles que le Chikunkunya, le choléra, le Zika ont aussi touché certains pays comme le Sénégal, la RDC, le Cap-Vert, le Kenya à la même période. Toutes ces informations ont été ventilées aux médias lors de l’atelier de formation sur la couverture des maladies infectieuses.
Pendant cet atelier qui se tient depuis lundi 5 décembre 2016 à Yaoundé, le Dr Marie-Astrid Vernet, Directrice de la cellule d’intervention d’urgence biologique Centre Pasteur du Cameroun, est également revenue sur les épizooties notamment la grippe aviaire qui a frappé certains pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest entre 2015 et 2016. Dans le même sillage, la virologiste est revenue sur le mode de transmissions de certaines maladies, leurs symptômes et ainsi que le traitement ou les moyens de prévention. Pour ce qui est de la grippe aviaire, la première mesure à faire selon elle, est d’endiguer la maladie chez l’animal. « La grippe aviaire est une maladie animale. C’est-à-dire qu’elle ne touche que les animaux. Et les hommes doivent prendre des mesures pour éradiquer cette maladie chez les animaux », précise le Dr Marie-Astrid Vernet. Elle s’exprimait ainsi, lundi 5 décembre 2016.
Virus
Au cours de cette formation organisée par la Fédération Internationale des Journalistes scientifiques (WFSJ) et l’Association des Journalistes et Communicateurs scientifiques du Cameroun (Scilife), Dr Maurice Demanou, lui aussi virologiste et chercheur du Centre pasteur de Yaoundé, a entretenu les journalistes sur les arbovirus. Qui sont des virus véhiculés ou transportés par les Arthropodes ou insectes piqueurs. A l’en croire, plus de 545 virus, dont une centaine intéresse l’homme. «Les arbovirus sont quasi ubiquitaires. Ils sont retrouvés jusqu’au niveau du cercle polaire, mais sont essentiellement concentrés dans les zones tropicales», souligne l’expert.
Pour ce dernier, la plupart des arboviroses sont des maladies animales et des zoonoses. On apprend aussi que pour détecter une infection arbovirale, les experts ont recours à trois types de diagnostic à savoir l’isolement et l’identification du virus, la détection du génome viral (moléculaire) et l’identification des anticorps et des antigènes (sérologique). D’après le spécialiste, les infections arbovirales ne constituent pas une menace pour la vie. Mais, « quand surviennent des complications, les patients atteints peuvent souffrir d’encéphalite comme dans le cas du Zika ou des lésions touchant des tissus rénaux (hépatonéphrite) » conclut-il. Le séminaire s’achève vendredi prochain.
Ghislaine Digona