La Commission des Droits de l’Homme du Cameroun recommande un traitement humain pour les 600 000 personnes victimes de déficience visuelle.
L’élaboration de référentiels dans les programmes scolaires, universitaires et dans les programmes de formation professionnelle des enseignants pour l’apprentissage de la langue des signes et de l’écriture braille ; la fourniture aux personnes vivant avec un handicap de l’aide au transport dans les entreprises publiques ou privées de transport en commun ; la facilitation de l’accès des personnes vivant avec un handicap aux moyens de communication et d’information prévus à l’alinéa 1 ci-dessus, à travers notamment l’étiquetage en braille et en caractères agrandis sur les produits de consommation courante… Voilà autant de dispositions prévues dans le décret n° 2018/6233 du 26 juillet 2018 fixant les modalités d’application de la loi n° 2010/002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées au Cameroun. Douze ans après, ces instructions du président de la République ne sont connues que sur papier.
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A la faveur de la journée internationale du braille qui se célèbre ce 4 janvier 2022, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, Cdhc, constate hélas que «les personnes handicapées en général et les malvoyants en particulier sont victimes de discrimination à tous les niveaux de la vie, et que la majorité d’entre eux rencontrent des difficultés à l’école, car ils n’ont pas accès au matériel nécessaire pour développer leur intelligence… Le manque de livres en braille et d’enseignants compétents en la matière est à l’origine du faible niveau d’éducation et des difficultés qu’éprouvent les personnes aveugles et malvoyantes pour devenir indépendantes», relève dans sa déclaration, le président de la Cdhc, James Mouangue Kobila.
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Les personnes malvoyantes sont en marge des campagnes de prévention contre le covid-19. Raison pour laquelle le président de la Commission appelle les responsables de la santé à promouvoir une réponse à la covid-19 qui tienne compte des handicaps par la production et la diffusion d’informations en braille. James Mouangue Kobila recommande à l’État «de faciliter l’accès des personnes handicapées aux moyens de communication et d’information, notamment par la création d’un plus grand nombre d’unités de production en braille pour transcrire en braille et en gros caractères, à des tarifs avantageux, les informations à diffuser ainsi que d’autres outils didactiques.» Les collectivités territoriales décentralisées «ont la charge de trouver des solutions innovantes aux difficultés des aveugles et des malvoyants, notamment dans le domaine de l’éducation, y compris par la facilitation du transport scolaire et la fourniture de manuels en braille.»
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Environ 600 000 personnes au Cameroun ont une déficience visuelle et que près de 150 000 d’entre elles ne peuvent pas lire de leurs yeux et que, parmi ces personnes, moins de 2 000 sont capables de lire le braille. On apprend aussi de la déclaration de la Cdhc que «plus de 90 % de tous les documents publiés ne sont pas accessibles aux aveugles ou aux malvoyants et que, dans les pays en développement, moins de 7 % des documents publiés sont disponibles dans des formats qui leur sont accessibles tels que le braille».
Valgadine TONGA